Meaux ► L’écrivain Frédéric Couderc a présenté son dernier livre aux élèves du lycée Baudelaire et du centre le Brasset

L’écrivain Frédéric Couderc, est venu à Meaux, à la rencontre des élèves du lycée professionnel Charles-Baudelaire et du centre le Brasset au sein de la médiathèque Chenonceau, mardi 19 novembre.

L’écrivain Frédéric Couderc venu à la rencontre des élèves du lycée professionnel Charles-Baudelaire et du centre le Brasset au sein de la médiathèque Chenonceau, a été accueilli par Kévyn Brugeail, directeur de la médiathèque et directeur adjoint des médiathèques de Meaux, et par Sébastien Lucarelli, enseignant en lettres-histoire et référent culture du lycée Baudelaire.

Frédéric Couderc a animé une « leçon de littérature », un dispositif mis en place par le Conseil régional d’Ile-de-France et par la Maison des écrivains et de la littérature. Il a évoqué son dernier ouvrage, « Hors d’atteinte ». Le modérateur de la rencontre, Sébastien Lucarelli, a présenté et résumé le livre aux élèves : « Le grand-père de Paul Breitner, Viktor, disparaît de son domicile pendant plusieurs heures. Il venait de prendre connaissance d’une lettre postée depuis New York. Le grand-père est vite retrouvé mais il sombre dans un mutisme quasi-total. Le policier chargé d’élucider sa disparition évoque un ancien voisin de son grand-père nommé Horst Schumann dans le quartier de Blankenese.  Après quelques recherches, Paul apprend que ce dernier était un  nazi, responsable du programme Aktion T4 et qui avait dirigé le centre d’extermination de Pirna-Sonnenstein.  20 000 malades mentaux y ont été exécutés. Paul a perdu son père très jeune. Son grand-père est la seule famille qu’il lui reste. Jusqu’à cette fugue, son grand-père était pour lui un homme lambda, sans histoire. Avait-il été le complice du dénommé Schumman ? »

Frédéric Couderc précise : « Mon roman a une portée universelle. Les personnages ressemblent au lecteur. »

La rédaction de son livre lui a pris deux ans de sa vie ; il a travaillé en étroite collaboration avec le Mémorial de la Shoah à Paris. Horst Schumann a vraiment existé et l’écrivain a appris aux élèves « qu’il était bien pire que le sinistre Mengele ». L’auteur indique que les SS s’en prenaient « à ceux qui étaient différents ». L’auteur mêle littérature et histoire. Il évoque des affiches qui désignaient les handicapés « comme une charge pour la société », et la teneur de la conférence de Wannsee en janvier 1942. Les nazis voulaient exterminer 12 millions de Juifs en Europe. Horst Schumann, au sein du bloc 10 à Auschwitz, va stériliser des jeunes femmes aux rayons X et procéder à la castration des hommes tombés entre ses mains. Il va, à la suite de multiples pérégrinations, se réfugier au Ghana et sera protégé par le président du pays Nkrumah après la Seconde Guerre mondiale. Le petit-fils de Victor, qui est écrivain, précise l’enseignant, « va se mettre à rédiger un nouveau livre, « Le bateau de Thésée », afin de reconstituer l’histoire de son grand-père. Ce dernier avait une sœur prénommée Vera, morte très jeune. La douleur d’avoir perdu une sœur tant aimée va le mettre sur les traces de l’une des incarnations du mal. Le roman alterne les chapitres du point de vue de Paul à la fin des années 2010 et du point de vue de Viktor, de l’avant Seconde Guerre mondiale à la traque de Schummann au Ghana jusqu’à nos jours. ».

A l’issue de sa conférence, Frédéric Couderc a été chaleureusement applaudi.