Nanteuil-lès-Meaux ► [Vidéo] Récits et impressions pour une conférence : trois champions seine-et-marnais, grands noms du sport français, ont parlé de l’olympisme

Une conférence sur l’olympisme a réuni trois champions seine-et-marnais, grands noms du sport français, autour du journaliste Pascal Pioppi au centre de loisirs Bernard-Roux à Nanteuil-lès-Meaux, vendredi 16 juin. La commune est déjà labellisée Terre de Jeux 2024.

La conférence sur l’olympisme a réuni trois sportifs et anciens sportifs de renom autour du journaliste animateur, Pascal Pioppi, et du maire de la commune, Régis Sarazin. Le sport et les Jeux olympiques en particulier agitent la France qui se prépare à accueillir Paris 2024. A Nanteuil, la municipalité s’est accordée à l’air du temps et du sport, qu’elle ne néglige d’ailleurs jamais, le maire lui-même adepte de disciplines comme le vélo et le foot. Mu par son enthousiasme sportif, le maire a invité trois grands noms du sport français, qui ont aussi la particularité – et le bon goût – d’être seine-et-marnais. Il n’en fallait pas plus à Régis Sarazin, ainsi que le fait que sa commune soit labellisée Terre de Jeux 2024, pour élaborer le plan qui allait rassembler les champions de générations différentes sur un même podium, celui de la salle Bernard-Roux, le temps d’une conférence. Pour une fois, les champions de rapidité et tactique de jeu allaient prendre leur temps, un temps pour le public tout ouïe, et raconter leurs exploits, leurs impressions et surtout des anecdotes qui ont mis leur empreinte sur le monde de l’olympisme.

Guy Drut, ancien athlète médaillé d’or aux Jeux olympiques de Montréal en 1976, au 110 mètres haie,  Anne-Cécile Ciofani, élue meilleure joueuse du monde de rugby à 7 et médaillée d’argent aux JO de Tokyo en 2021, ainsi que Denis Troch, ancien joueur et entraîneur de football de ligue 1 étaient les intervenants de la conférence. 

Le journaliste et auteur du livre Paroles de Stars, Pascal Pioppi, animait les échanges. Comme les sportifs qu’il a suivis et interviewés dans sa carrière, lui aussi est « plein de souvenirs et d’anecdotes ».  Il raconte un souvenir marquant : «  C’était en 1976, au moment des Jeux olympiques de Montréal. J’avais alors la chance d’être moniteur de canoë-kayak dans une colonie de vacances pour ados, à Villefort, en Lozère. Le séjour était fini. Dans le car, il régnait une ambiance très calme. Tout le monde dormait, les ados ayant fait la fête toute la nuit, tout comme les moniteurs. Or, j’étais à côté d’un ado passionné de sport. Il habitait, justement, à côté du village de Guy Drut. Il m’avait demandé s’il était possible d’allumer la radio du car. Le chauffeur, accédant à ma demande, l’a allumée. On a alors vibré, durant 13,30 secondes, comme jamais… L’ado en question était vraiment enthousiaste, il a bondi en levant les bras au moment où Guy Drut est devenu champion olympique. Bien-sûr, à l’époque, il n’y avait pas encore les ceintures de sécurité. Dans notre élan de joie, on s’est pris dans les bras, et l’ado a entamé la Marseillaise. Et là, tous les autres passagers du car se sont réveillés et se sont mis à chanter la Marseillaise. Ça faisait un bruit phénoménal. » 

Pour Guy Drut, l’olympisme a « un peu évolué avec le temps » : « Disons que ça se rapproche toujours, quand même, de ce que j’ai connu. Cela fait tout de même une cinquantaine d’années que j’ai commencé. Il y a quand même une grosse différence de génération, mais l’état d’esprit est le même. Donc, ça, c’est l’esprit olympique. » L’ancien maire de Coulommiers a réagi à l’annonce de la suppression du karaté dans la liste des épreuves des Jeux olympiques : « On ne m’a pas demandé mon avis. Concernant d’autres disciplines comme le break dance, je ne considère pas que ce soit une bonne chose de privilégier cela par rapport au karaté. Certes, les jeunes d’aujourd’hui aiment ça, mais mettre le champion olympique de break dance à côté de Carl Lewis ou de gens comme ça, quelque part, ça me gêne un peu. »

Anne-Cécile Ciofani, médaillée d’or, aux JO de Tokyo, en 2021 est nanteuillaise depuis peu : « J’ai toujours été seine-et-marnaise, et puis, avec les études, le sport, j’ai beaucoup bougé. Finalement, j’ai toujours voulu revenir dans la région. Or, l’occasion s’est présentée de venir m’installer à Nanteuil-lès-Meaux. On a eu quelques médailles en rugby, avec mon équipe. À San Francisco, en 2018, on a fini championnes du monde. Il y a deux ans, on a été championnes olympiques. L’année dernière, les filles ont fait 3e au championnat du monde. Je n’étais pas avec elles, cette fois-ci. J’ai hâte d’être aux JO de Paris. Les compétitions de rugby à 7 se dérouleront au Stade de France. Ça va être extraordinaire.  Les nouveaux sports vont constituer une grosse découverte pour tout le monde. C’est vrai qu’il y a eu pas mal de divergences d’idées, à ce niveau-là.  Mais, franchement, ça va être de la découverte et c’est ça aussi l’esprit des Jeux. »

Denis Troch, ancien joueur et entraîneur de football en Ligue 1, a confié être un fan de Guy Drut : « L’olympisme représentant beaucoup de choses pour moi, puisque Guy Drut, c’est toute ma jeunesse. Ce sont des moments historiques dont on se rappelle par la force des choses. C’est Montréal, c’est un exploit français. C’était Colette Besson avant. C’était toutes ces choses-là. Cela a bercé ma jeunesse et je crois qu’aujourd’hui le sport continue à me porter chance. J’ai pu faire toute ma carrière professionnelle dans le sport. Qu’il soit professionnel, olympique ou amateur, cela reste du sport. Le football est devenu trop professionnel, aujourd’hui. Moi, j’ai commencé le football par passion. C’est la passion qui m’a amené à devenir professionnel. Les Jeux olympiques, ce n’est que de l’amateurisme. C’est le sport, le vrai. »

Régis Sarazin a initié la  conférence. Il déclare : « La France se prépare à accueillir les Jeux olympiques. C’est exceptionnel. Pour l’année prochaine , Nanteuil a obtenu le précieux label « Terre de Jeux ». Ainsi, Nanteuil se devait d’organiser quelque chose en rapport avec l’olympisme afin de commencer à sensibiliser sur l’arrivée de cette expédition qui est la plus regardée au monde, je crois. Terre de Jeux est un label qui permet de relayer la parole olympique et le message olympique dans toutes les villes et dans toute la France. Dès fin juillet, nous accueillons la caravane des Jeux olympiques qui sera, à Nanteuil, aux alentours du 23. Mais il y aura aussi un volet culturel, puisqu’il y aura une petite pièce de théâtre, également. On s’inscrit dans ce schéma afin de motiver les gens pour qu’ils ne passent pas à côté de cet évènement magnifique… L’année prochaine, nous avons l’intention de continuer dans cette voie, de manière à sensibiliser nos administrés à l’importance de l’évènement, en particulier pour le département et la région. Ce sera aussi, pour nous tous, un désagrément parce qu’il faudra accepter de faire des efforts pour accueillir tous les athlètes et les spectateurs du monde entier, et cela nécessite un peu de sensibilisation et puis un peu de patience aussi. Cela va être un grand défi. Nous n’avons pas tous les jours les Jeux olympiques non plus. »

Pascal Pioppi a rappelé : « Un athlète, c’est un tout. Il y a un commencement, c’est l’enfance… »