Le projet Canamarne réalise le prolongement de la canalisation de rejet des eaux pluviales de l’aéroport Charles-De-Gaulle depuis la Reneuse, à Gressy, jusqu’à la Marne. Le projet et les micro-tunneliers ont été présentés mercredi 19 avril.
La canalisation de 9,4 kilomètres transportant les eaux pluviales de l’aéroport Charles-De-Gaulle, reliera à la Marne le point de rejet actuel, situé à Gressy. Les travaux seront terminés à la fin de l’année 2024. Le tracé traversera Messy, Claye-Souilly et Annet-sur-Marne. Le projet va permettre de sécuriser le bassin des Renardières, près des pistes de l’aéroport, et la Reneuse des risques d’inondation et d’augmenter le débit des vidanges de 0 à 1 000 l/s à 1 300 l/s. Les canalisations auront un diamètre de 1,5 à 1,8 mètre. Des micro-tunneliers, de quatre tailles différentes, vont creuser sous terre et les travaux seront réalisés au maximum sans tranchées, à ciel ouvert, tout en évitant la surexcitation des terres en place. Edward Arkwright, directeur général exécutif du groupe Aéroport de Paris (ADP) déclare : « Cela fait dix ans que j’attendais ce projet. C’est le plus gros chantier d’ADP en dehors de l’emprise. Mais peut-être qu’il y a dix ans on n’aurait pas pensé au même projet qu’aujourd’hui. Il y a dix ans, on n’aurait pas fait une piste cyclable à Gressy. »
Les communes sur le tracé, et en particulier Gressy, bénéficieront de travaux pour valoriser leurs équipements. Le maire, Jean-Claude Geniès, indique : « Je demandais depuis des années une piste cyclable le long de la route départementale 139 pour permettre aux jeunes du village d’aller au lycée à Mitry-Mory en toute sécurité. Lorsqu’on nous a parlé du projet Canamarne, j’ai demandé qu’on mette un revêtement qui permettra de créer une piste cyclable à la fin des travaux. La piste partira de la Rosée et suivra la canalisation jusqu’à Mitry. Il restera deux cents mètres de piste à créer à Mitry-Mory pour rejoindre le lycée. » Le projet permettra aussi de végétaliser et d’améliorer la station d’épuration à Claye-Souilly et le site du Vieux-Moulin àAnnet-sur-Marne.
Les eaux rejetées seront « propres, » assure ADP
Le coût du projet est de 50 millions d’euros. Selon Thierry de Severac, directeur engineering and capital project à ADP, des travaux pour doubler les bassins ont été réalisés afin de « permettre une meilleure décantation de l’eau recueillie et enlever la plupart des polluants ». L’eau sera ensuite traitée en usine avant d’être rejetée en milieu naturel.
Les travaux auront une empreinte carbone assez faible. Rémi Subra, directeur général d’activités travaux souterrains du groupe Sade, explique : « Quatre-vingt-dix mille mètres cubes de terrassement vont être réalisés et deux tiers des terres vont être réutilisés sur le site pour remblayer la canalisation qui sera posée. Le tiers restant partira chez des agriculteurs de proximité. »
Les micro-tunneliers ont été baptisés du prénom de leurs marraines. L’une d’elles est Stéphanie Auzias, maire d’Annet-sur-Marne. Les installations seront sous la protection de Barthe, la sainte-patronne des métiers en lien avec le feu, des mineurs, et par extension des tunneliers.