Les investitures aux élections législatives, issues d’âpres négociations, n’ont pas été du goût de tous les militants. En Seine-et-Marne, des mécontentements se font entendre. Les désaccords pourraient faire changer les résultats au soir du premier tour, dimanche 12 juin.
Dans la 10e circonscription de Seine-et-Marne, celle qui couvre en particulier les villes de Chelles et Noisiel, l’accord entre le Parti socialiste et la France insoumise a été dénoncé par des responsables locaux du PS. Ainsi, Douniazzade Viskovic, élue de Noisiel, pourtant choisie par les militants PS pour les représenter aux législatives, devra laisser sa place à un candidat LFI. Elle regrette « l’absence de concertation et de vote des militants » : « J’ai toujours été opposée à un accord avec la France insoumise, parti populaire d’extrême gauche, avec lequel nous avons de grandes divergences sur l’Europe, la laïcité, la guerre en Ukraine. Je suis une social-démocrate, européenne convaincue. Je ne peux accepter un tel fourvoiement de notre parti. Je dénonce cet accord qui va à l’encontre de mes valeurs. »
Dounia Viskovic n’est pas tendre avec sa direction : « Le Parti socialiste a fait le choix de s’offrir à la France insoumise » et rappelle : « Dans la circonscription, trois maires sur sept sont socialistes, deux conseillers départementaux sont socialistes et nous avons aussi un conseiller régional socialiste. Les élus Insoumis sont dans l’opposition. » Elle annonce qu’elle ne soutiendra pas et ne votera pas pour le candidat LFI, Maxime Laisné. Une réunion fédérale s’est tenue mercredi soir, durant laquelle des militants n’ont pas hésité à faire connaitre à Olivier Faure, Premier secrétaire du PS et député sortant de la onzième circonscription de Seine-et-Marne, leur colère. Malgré ces dissensions, Dounia Viskovic veut rester au PS : « Il va avoir un congrès national dans quelques semaines. »
Du côté de la majorité présidentielle, l’annonce des candidats, jeudi 5 mai, a également fait grincer quelques dents, en particulier dans la 8e circonscription qui recouvre les communes de Montévrain, Bussy-Saint-Georges, ou encore Croissy-Beaubourg. Des militants n’ont pas compris pourquoi Hadrien Ghomi a été préféré à François Bouchart pour succéder à Jean-Michel Fauvergue. Pour Alan Houdelette, ancien candidat aux départementales, proche de la majorité présidentielle, le « parachutage est une trahison des électeurs du territoire ». Il développe : « On parachute ici des technocrates parisiens ou des gens qui vivent ou n’aspirent qu’à vivre de la politique, dans un système clanique. On sait malheureusement ce que ça donne comme résultat. » Il conclut : « Cela contrevient à toutes mes valeurs et à la conception que je me fais de la façon dont notre démocratie doit vivre, et il est hors de question que je cautionne cela. »
Pour l’instant, le militant ne sait toujours pas pour qui il votera mais il y a fort à parier que ce ne sera pas pour le candidat soutenu par le président de la République.