Depuis le confinement, nombreux sont les Parisiens et les habitants de la première couronne à changer de logement et à s’implanter « dans le vert ». Le maire de Courtry, Xavier Vanderbise, et Sharon Goren, agent immobilier à Courtry, ont constaté et analysé un scénario post-confinement en faveur de l’immobilier local.
Avec le confinement, l’envie d’un retour au vert a joué en faveur de nombreuses communes qui ont constaté une arrivée de populations urbaines et ont vu les ventes de pavillons augmenter. Sharon Goren est agent immobilier à Courtry depuis 2006. Il constate : « Depuis la situation Covid, on vend les pavillons plus vite et plus chers parce qu’il y a davantage d’acquéreurs. Il est manifeste que les habitants de Paris et la première couronne déménagent, recherchant de la verdure. Ils ont subi de plein fouet le confinement et ils vendent leur appartement pour acheter un pavillon avec jardin, avec trois ou quatre chambres, et à la campagne où le confinement est plus facile à vivre. Ces personnes sont prêtes à acheter un bien à 350 000 ou 400 000 euros, un type de pavillon qui ne se serait pas vendu aussi facilement auparavant. En réalité, les prix des pavillons n’ont pas augmenté, c’est la marge de négociation qui est moindre mais rien ne dit que la situation va perdurer. » Avant la crise sanitaire, le prix moyen des pavillons était de 280 à 300 000 euros, il est désormais de 340 à 400 000 euros.
Les acheteurs recherchent essentiellement des pavillons à la forme simple, composés de trois ou quatre chambres, avec 130 ou 140 m2 habitables, et bien sûr un jardin. Sharon précise : « Les pavillons qui se vendent en ce moment à Courtry coûtent 400 000 euros, il n’y a plus de maisons à 200 000 euros. Il faut savoir qu’un terrain nu coûte 180 à 200 000 euros, donc forcément avec un pavillon dessus, vous dépassez les 380 000 euros. Si votre budget est en dessous de 200 000 euros, nous proposons un F2 ou un F3 ou des maisons de ville qui sont anciennes et qui nécessitent des travaux. »
L’agent immobilier a remarqué que les habitants de Courtry qui vendent un bien à Courtry en rachètent dans 80% des cas dans la commune. Il explique : « Il s’agit souvent de personnes âgées qui veulent un bien plus petit ou au contraire d’un jeune couple qui a eu des enfants et qui recherche un bien plus grand. » Sharon a constaté que 90 % des ventes se font dans le bâti et non sur plan ou dans le neuf. Les acheteurs recherchent des quartiers spécifiques de la commune : le secteur de l’avenue de l’Europe avec ses pavillons à l’américaine ou le quartier dit « des arbres » où chaque rue porte un nom d’arbre et qui n’ont aucun vis-à-vis.
Contrer la stagnation de la démographie
Le maire, Xavier Vanderbise, a constaté que la population de la commune n’augmentait pas. Il déclare : « Au dernier recensement, nous avons noté que là où il y avait quatre ou cinq personnes dans un habitat, il n’y avait plus que deux personnes. Les enfants ont grandi, ont quitté le nid et les parents restent. Il va falloir envisager de construire pour sortir de la stagnation de la démographie. »