L’apiculteur, José Lourenço, exerce dans le nord de la Seine-et-Marne, entre Paris et Meaux, et alerte quant aux installations du frelon asiatique. Les bestioles profitent du confinement pour construire leurs nids dans des endroits où on ne les attendait pas. Vendredi 1er mai, le professionnel a détrôné quelques reines…
Equipé de sa combinaison et de gants à toute épreuve, ou presque, José Lourenço part à la chasse au frelon asiatique. C’est au printemps que les reines construisent leur nid après avoir choisi un lieu où elles estiment pouvoir développer leur colonie.
Les fondatrices sont à l’œuvre et José en a déniché dans des recoins d’écoles et bâtiments de la région, en pleine ville. Dans un seul collège, vendredi, on lui a signalé deux nids, bien calés sous un rebord de préau. Avec un bocal en verre, il s’approche du nid, place le bocal autour de celui-ci, donne un petit coup sec à l’aide de la paroi de verre pour décrocher le nid qui tombe au fond, et là, José referme rapidement pour ne pas que la reine, et éventuellement les quelques ouvrières déjà nées, s’échappent.
Jusqu’à présent, le frelon asiatique, plus agressif que notre bon vieux frelon européen, et au venin plus fort, se contentait – et c’était déjà trop – de se percher dans les arbres, la plupart du temps dans des coins pas trop fréquentés par les humains, même si des exceptions urbaines existaient.
L’apiculteur explique : « Ces derniers temps, les bâtiments désertés depuis le confinement ont laissé la place à ceux qui voulaient la prendre et le frelon asiatique s’est présenté. Et voilà les reines bâtisseuses qui se mettent à préparer leur palais dans les coins de sous-pentes, sous les appentis, les bordures de toits de grange, mais surtout les recoins des préaux d’école, sous les tuiles des bâtiments administratifs… »
Le peu de va-et-vient dans les structures habituellement aussi bourdonnantes d’activité que des ruches, a laissé libre champs à l’hyménoptère dit vespa velutina. Pour le moment, les nids sont à peu près gros comme des balles de tennis, mais d’ici une quinzaine de jours, ils ressembleront plus à un ballon de basket, puis à plusieurs ballons.
Ainsi, José Lourenço engage les responsables d’écoles, de locaux publics, à faire vérifier les lieux, si possible par un professionel. En effet, le frelon ne fait pas bon ménage avec l’Homme qu’il sera facilement tenté d’attaquer et de piquer. L’espèce invasive, carnivore, est également dangereuse pour les abeilles qu’elle dévore sans vergogne, détruisant du même fait l’animal essentiel, en voie de disparition.
Qu’en est-il des frelons européens ? Même s’ils sont plus grands que les asiatiques, et plus jaunes, les voilà remisés tout en bas du podium qui d’ailleurs ne les classe pas dans la même catégorie puisque les européens sont des « nettoyeurs », au même titre que les guêpes. Les deux espèces vont par exemple nettoyer une mare ou une flaque d’eau des moutiques qui ont pu venir s’y reproduire. Les frelons asiatiques adultes se nourrissent de fruits mûrs et de nectar… sauf quand il veulent nourrir leurs larves auxquelles ils apportent différents insectes capturés comme mouches, guêpes, abeilles… Ainsi le frelon asiatique est-il carnivore et son agressivité en fait un rude combattant au dard qui est surtout un stylet de guerre.
Belliqueux, il n’hésite pas à attaquer les humains qui s’approchent un peu trop près de lui.
[?LIVE] Une très grosse attaque de frelons asiatiques !