Zavier Eloundou, l’ancien référent de La République en Marche (LREM) à Bussy-Saint-Georges a choisi de ne pas soutenir le candidat investi, Laurent Moretti, et de rejoindre le maire sortant, Yann Dubosc, aux prochaines élections municipales. Le militant macroniste a expliqué sa décision, samedi 13 juillet.
Zavier Eloundou dénonce le « copinage » qui a conduit à la désignation de Laurent Moretti à la tête de la liste de son parti aux élections municipales de mars 2020 : « Tout était joué d’avance. Dès le mois d’avril 2018, Laurent Moretti avaient engagé un dispositif avec le sénateur Arnaud de Belenet, pour qu’il puisse s’installer à Bussy et se présenter. Or, il était au début question que les candidatures soient ouvertes. On nous avait annoncé qu’il y aurait une commission nationale d’investiture comme pendant les législatives ». Il décrit le candidat désigné comme « un aventurier ».
Le militant LREM de la première heure rappelle qu’Arnaud de Belenet était un collaborateur d’Hugues Rondeau, l’ancien maire de Bussy-Saint-Georges, et que Laurent Moretti vient de Claye-Souilly. Il déclare : « Laurent n’a pas supporté que Rodrigue Kokouendo ait été désigné aux législatives à sa place. Beaucoup de militants à Bussy ont été étonnés qu’il vienne et surtout qu’il fasse allégeance à l’ancien maire ». Laurent Moretti répond : « Emmanuel Macron et En Marche ont choisi de faire confiance aux membres de la commission nationale d’investiture pour choisir qui était apte à porter les couleurs et les valeurs du parti localement ».
Le Marcheur, ancien responsable du parti socialiste, estime que la méthode est contraire à la « philosophie distillée par Emmanuel Macron » : « Quand un maire, quelle que soit sa tendance politique, a un bilan positif, il faut le soutenir. Or, Yann Dubosc a fait du bon travail. Nous devons le dire. En Marche doit travailler avec des maires vertueux. Ce n’est pas ce qui se fait à Bussy ». Zavier Eloundou soutiendra la majorité municipale sortante et estime à une vingtaine le nombre d’adhérents En Marche prêts à saisir la main tendue par Yann Dubosc.
Référent local En Marche à Bussy pendant un an, il assure qu’il n’est pas amer : « Je me suis présenté à la candidature aux législatives et me suis tout de suite rangé derrière Jean-Michel Fauvergue quand il a été désigné. Les règles étaient claires ».
Alan Houdelette, responsable d’Agir, allié de LREM, réagit : « Il a le droit de dire qu’il est En Marche et de soutenir qui il veut mais il ne peut pas le faire au nom de La République en Marche. Zavier Eloundou n’est plus le référent ». Un nouveau comité local a été créé en début d’année, sans Zavier Eloundou qui serait accusé d’avoir été « piloté » par le maire pour « tuer » l’ancien comité. « De son arrivée à la tête du comité mi-2017 jusqu’en mai 2018, il a fait fuir tout le monde. A la fin, les membres ont demandé à l’unanimité son départ, il a refusé. Du coup, ils sont tous partis, et il s’est retrouvé tout seul » fait ensuite remarquer Alan Houdelette.
Laurent Moretti conclut : « Si Zavier n’est plus en phase avec le président de la République et En Marche, il est libre de s’en dissocier ».