Le Mesnil-Amelot ► Gare de la ligne 17 : reçus à Matignon les élus ont lancé un ultimatum

Les élus du territoire qui  ont été reçus, lundi 9 octobre en matinée, à l’hôtel Matignon à Paris pour défendre le projet de la ligne 17 et son passage par Le Mesnil-Amelot, n’ont pas obtenu satisfaction. Ils ont demandé à rencontrer Edouard Philippe « dès que possible ».

La délégation des élus de Seine-et-Marne et du Val-d’Oise qui a rencontré Jimmy Brun, le conseiller technique transport du Premier ministre, n’ a pas reçu les garanties suffisantes sur le respect du tracé et des délais de la ligne 17 du Grand Paris Express.

Le communiqué rédigé à la sortie de l’entrevue indique : « Patrick Renaud [ndlr : le président de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France (Carpf)], au nom de tous les élus, a demandé une entrevue avec le Premier Ministre. La date du rendez-vous doit être communiquée au plus tard aujourd’hui mardi à midi. En cas de réponse négative, les élus et les acteurs économiques du Grand Roissy manifesteront comme prévu à Paris, devant Matignon, jeudi 12 octobre à 10 h 30 pour exiger le maintien du projet de la Ligne 17 ».

Depuis plusieurs semaines, des rumeurs circulent sur l’éventuel abandon ou un report de la réalisation de la ligne 17 du métro express.  « La remise en cause du projet est à mettre en parallèle avec la réalisation de la ligne CDG Express qui doit relier l’aéroport Charles-de-Gaulle à la gare de l’Est à Paris » s’inquiètent les élus.

Xavier Vanderbise, le vice-président du conseil départemental chargé des transports, explique : « Nous avons défendu la ligne 17 du métro express et son prolongement jusqu’au Mesnil-Amelot ». Les élus ont fait valoir les atouts du projet, un mode de transport performant pour des milliers d’usagers qui renforcerait le développement de pôles économiques franciliens majeurs.

Le match Ligne 17 – CDG Express

Selon la Carpf, l’exploitation de la liaison CDG « partage les voies de circulation des lignes  du Transilien K (Dammartin, Juilly, Saint-Mard), du TER Paris-Laon, du fret et du RER B en cas de perturbations ».

Les prévisions de trafic du CDG Express sont de 6,4 millions de passagers par an en 2025, soit 17 500 voyageurs quotidiens. Actuellement, le RER B transporte 350 000 voyageurs par jour pour 36 minutes de trajet. La future ligne 17, si le projet est maintenu, attendrait 420 000 voyageurs par jour. « A cela, on peut ajouter les coûts des travaux du CDG Express, qui s’élèvent à 1,4 milliards d’euros sans aucun financeur public à ce jour et le tarif unique à 24 euros par usager » pointe un élu. Le coût du tronçon nord de la ligne 17 (Le Bourget – Le Mesnil-Amelot) a été évalué à 1,871 milliards d’euros.

La gare du Mesnil-Amelot en danger ?

Le gouvernement pourrait revenir sur le terminus de la ligne 17 initialement prévu au Mesnil-Amelot. En effet, alors que la ligne nord de la ligne 17 entre Le Bourget et la gare RER du terminal 2 de l’aéroport Charles-de-Gaulle est attendue pour la mi-2024, avant le début des jeux olympiques, la mise en service complète de celle-ci, jusqu’au Mesnil-Amelot est prévue pour 2030. D’ailleurs, le coût de la gare elle-même n’est pas encore déterminé.

Rien n’est tranché

Le député de la 7e circonscription, Rodrigue Kokouendo a assuré : « Rien n’est tranché. Le gouvernement a juste ouvert le dossier mais nous allons mettre tout notre poids pour défendre l’intégralité du tracé. Notre mobilisation dépasse les clivages politiques ». Il a rappelé la nécessité du projet pour la population et les acteurs économiques : « Le premier groupe sucrier vient de s’installer à Moussy-le-Vieux, à quelques kilomètres de la future gare ».

Le parlementaire a annoncé qu’un groupe de travail s’est formé à l’Assemblée nationale.

 

 

 

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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