Le classement du lycée Charles-de-Gaulle a bondi de 1 450 places. L’établissement secondaire dirigé par Patrice Collongeon est passé du 2 013e rang sur 2 309, au 556e rang au classement national des lycées. A quelques jours de son départ pour une nouvelle fonction en Tunisie et à la veille de l’annonce des résultats du bac, le proviseur a accepté d’expliquer sa méthode.
En quatre ans, le chef d’établissement a transformé l’état d’esprit dans lycée de Longperrier. « Chaque année, depuis 2012, cinquante lycéens de plus obtiennent le bac. Une majorité le passe désormais au bout de trois ans au lieu de quatre et le nombre de redoublement a baissé » annonce Patrice Collongeon. Grâce au travail de l’équipe pédagogique du lycée, un élève qui arrive en seconde a plus de chance d’obtenir le précieux sésame pour accéder aux études supérieures et le nombre d’élèves acceptés en classes préparatoires aux grandes écoles a augmenté, tout comme celui des reçus au brevet d’initiation aéronautique (BIA) qui a atteint 98 %. « La forte plus-value est obtenue sans exclusion et sans faire redoubler » insiste le proviseur.
Les bons résultats obtenus ne sont pas le fruit du hasard. Ils reflètent d’abord la bonne entente entre la direction, le personnel, les enseignants « qui l’ont toujours épaulé », comme dit le proviseur, et les parents. « Il n’y a pas de conflit, les parents nous soutiennent. Nous sommes dans un microcosme où tout le monde se fait confiance » assure le proviseur qui veut noter « le travail remarquable » de son adjointe, Catherine Wachter, et sa gestionnaire, Stéphanie Bourselier.
Pour l’ancien professeur d’histoire-géographie, chaque élève peut réussir à condition que l’on s’en occupe. « On doit faire comme si c’était nos propres enfants » aime t-il répéter.
Patrice Collongeon a, dès son arrivée, initié des projets pour mettre en valeur les élèves qui ont participé à différents concours où ils ont été primés : Prix René-Cassin des droits de l’Homme ou concours de la plaidoirie. Le chef d’établissement a aussi réussi à insuffler une méthode proche du management : évaluation des projets, obligation de résultats. Il salue le soutien « total » des maires, des élus et du rectorat. Il détaille : « Le syndicat des lycées a multiplié par trois ou quatre son aide, ce qui a permis de payer des sorties et des voyages scolaires. La région Ile-de-France va financer la sécurisation des abords du lycée avec la pose de grillages. En outre, tous les postes ont été pourvus ».
Patrice Collongeon exercera ses fonctions la rentrée prochaine à Sousse, en Tunisie, dans un lycée français. Il avait, comme il dit, « une envie de travailler à l’étranger », même s’il s’est « toujours bien senti là où il était ». Il part, malgré tout, avec un peu nostalgie. « J’aurais aimé rester plus de temps avec nos élèves » confie le proviseur qui passait près de 70 heures par semaine au lycée. Mais il part aussi avec la fierté d’avoir fait réussir les élèves (voir notre article ici).