Dammartin-en-Goële ► Les centres de santé publics, une solution à la désertification médicale ?

Le collectif du centre de santé Nord-Ouest 77 a proposé une réunion ouverte aux habitants de Dammartin-en-Goële pour la création de centres de santé publics en Seine-et-Marne.

L’association de santé Nord-Ouest 77 a souhaité réunir les élus et les habitants de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, afin de les informer sur les solutions que représenteraient les centres de santé contre la désertification médicale qui touche de plein fouet la Seine-et-Marne.

L’association est née en mai 2016. Elle veut communiquer, mobiliser et représenter les patients et les habitants au sein des organismes de santé ainsi que lutter contre la disparition des médecins en zone rurale. A la réunion, vendredi 28 octobre à Dammartin, les membres de Nord-Ouest 77 auraient voulu obtenir le soutien des élus locaux pour une pétition adressée aux intercommunalités du 77 afin que soit étudiée la question des centres de santé.

Alain Lecerf, secrétaire de l’association, explique : « L’intercommunalité ou plutôt les intercommunalités  (Plaines et monts de France, Val de France) n’ont pas inscrit dans leurs domaines de compétence le secteur de la santé qui est celui de l’Etat. Tous les acteurs sont réticents à la prise en charge sans abondement financier de l’Etat. Ils sont donc encore moins réceptifs à notre demande. Cela ne les empêche pas de répondre individuellement aux desiderata des professionnels de santé par le biais des finances locales, ce qui leur sert de promotion électorale. Nous connaissons également des à priori d’identification politique car bien que certains de nos membres soient engagés, il est hors de question pour notre association de rouler pour une sensibilité quelconque. Par ailleurs, la situation de pénurie est favorable aux professionnels de santé et ils ont beau jeu de mettre en concurrence tous les élus afin d’obtenir, à moindre frais, de nouveaux locaux d’activité. Cela leur permet aussi de revendre leur bien immobilier qui ne répond plus aux normes d’accessibilité ».

Un centre de santé,

une médecine de ville autrement ?

Le Dr.Eric May, médecin généraliste et médecin directeur du centre municipal de santé de Malakoff (Hauts-de-Seine) souligne : « Si on se réfère à la définition de la loi, un centre de santé est une structure de soin primaire, avec des médecins généralistes, des infirmiers… qui pratiquent le tiers payant, qui respectent les tarifs sans dépassement d’honoraires et qui sont employés par les villes ou les associations à but non lucratif, ou bien encore par les intercommunautés « .

Le système pourrait par conséquent maintenir un certain équilibre chez les professionnels de santé et favoriser l’attractivité en zone rurale. En effet pour les jeunes médecins, les centres de santé seraient une aubaine. En plus de pouvoir travailler en équipe et d’être salariés, les structures leur permettraient de donner du sens à leur métier et de pratiquer des para activités, comme l’enseignement. Pour les étudiants en médecine, les centres de santé favoriseraient la mise en place de stages, toujours dans l’optique d’employer des médecins pour pallier la désertification médicale : « Il serait déraisonnable de ne pas étudier la question des centres de santé pour lutter contre le désert médical », pointe Geneviève Huot, présidente du collectif.

En ce qui concerne Dammartin, le problème doit se régler sous peu puisque le conseil municipal a procédé dernièrement à l’ouverture du concours d’architecte afin de créer un pôle médical. « La mairie a prévu son emplacement sur une parcelle de la zone de l’Europe. Contrairement aux centres de santé, autrement dit des dispensaires, pour lesquels les médecins seraient salariés, nous n’emploierons pas les médecins. Ça ne sera donc pas une charge pour la commune. Par ailleurs, les médecins paieront un loyer à la commune, ce qui amortira l’investissement de la construction » indique la mairie qui ne souhaite pas ajouter de dépense à son budget.

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