Le collectif Stop CDG Express a manifesté devant la gare Mitry-Villeparisis, jeudi 7 juillet, contre la construction de la nouvelle ligne ferroviaire CDG Express.
Le collectif Stop au CDG Express ne veut pas céder le passage à la nouvelle ligne ferroviaire que les membres estiment « hors de prix ».
« C’est une ligne au coût prohibitif de 1,7 milliard d’euros… de quoi rénover un bon nombre de lignes existantes, alors que seulement 6 % des usagers du RER B se reporteront sur le CDG Express » déclarait jeudi, un manifestant.
La démarche du collectif avec en tête de file, Franck Rolland d’Europe Ecologie les Verts, conseiller municipal d’opposition à Villeparisis, est également soutenue par le Parti Communiste Français, le Front de Gauche et le groupe Ensemble.
Sandrine, co-secrétaire du « 18e écolo », précise : « Nous nous mobilisons contre le projet CDG Express qui est un train pour VIP, avec un billet à 24 euros. Le mode de transport sera inaccessible pour les revenus les plus modestes. D’autre part, le CDG Express empruntera les voies qui régulent les trains au quotidien, cela conduira inévitablement à encore plus de retards sur la ligne du RER B et les autres lignes connexes . Pour Mitry-Mory, le constat reste le même ! En dehors des nuisances sonores, environnementales et visuelles que la ligne engendrera nécessairement en Île-de-France et plus particulièrement sur notre territoire, en coupant une fois encore la plaine de Mitry-Mory, elle ne saurait en aucun cas satisfaire l’intérêt général ! N’est-ce pourtant pas ce que chacun est en droit d’attendre d’une politique publique ? »
La secrétaire souligne : « Qui plus est, en empruntant en partie les voies du RER B et de la ligne K du Transilien déjà saturées, il faudra débourser 24 € pour le service contre les 9,75 € pratiqués aujourd’hui sur la ligne B ! Rappelons qu’à ce jour, 1 RER B sur 2, en direct Paris-CDG, est vide ».
Le collectif ne comprend pas comment l’Etat et les institutions peuvent freiner les travaux d’amélioration des conditions de transport sur la ligne du RER B, par exemple « sous prétexte de manque d’argent », et avoir « un autre discours quand il s’agit de 1,9 milliard d’euros prévus pour la construction du CDG Express ».
« Les 900 000 voyageurs journaliers du RER B, qui subissent chaque jour la « galère » de la ligne, rient jaune » s’indigne la mairie de Mitry.
De son côté, le Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France) pronostiquerait une augmentation des retards liés à la sursaturation des voies empruntées par le CDG Express qui servent normalement à réguler les incidents de trafic.
La Région a déjà signé pour augmenter de 3 €, dès le 1er août, le tarif du Pass Navigo pour « combler le déficit structurel de l’abonnement à tarif unique évalué à 300 millions », comme l’a indiqué Valérie Pécresse, présidente de l’institution qui s’est entendue avec le Premier ministre, Manuel Valls, sur la conduite à tenir. « C’est une politique des transports à deux vitesses » s’indigne le collectif Stop CDG Express.
« Nous sommes convaincus que le projet peut être enterré grâce à la mobilisation citoyenne » déclare Franck Rolland.
Farid Djabali, conseiller municipal de la majorité à Mitry-Mory, conclut : « Il y a aussi les nuisances environnementales. Il va falloir construire une nouvelle voie, c’est à dire imperméabiliser des sols, bousculer les biotopes existants, évacuer des déchets et les stocker, procéder à des expropriations, construire des murs antibruit… Il suffirait pour 1,7 milliard d’euros, de doubler des voies déjà existantes, de mettre en place plus de directs, de rehausser le tunnel de la gare du Nord pour laisser passer des trains avec une capacité de voyageurs beaucoup plus importantes. En un mot, fluidifier le trafic des trains sur la ligne RER B. Non au train VIP, oui à l’amélioration des trains pour tous ! »