La préfecture d’Ile-de-France a assuré que la qualité de l’eau de la Seine « sera au rendez-vous pour les Jeux olympiques Paris 2024 ». L’annonce est arrivée lundi 8 avril. Depuis, Anne Hidalgo, maire de Paris, a confirmé qu’elle nagerait dans le fleuve. Le même jour, l’ONG Surfrider a publié une alerte sur les mauvais résultats des prélèvements d’eau dans la Seine, en vue des JO. La mairie de Paris a argumenté, grosso modo, que la qualité allait augmenter à mesure de l’avancement des travaux des ouvrages censés justement traiter l’eau. On y croit ?
La qualité de l’eau de la Seine sera au rendez-vous pour les jeux olympiques. C’est du moins ce qu’annoncent la préfecture d’Ile-de-France et la mairie de Paris qui contrecarrent les arguments qui ne les arrangent pas. Surfrider pointe : « Aujourd’hui, la qualité n’est pas au rendez-vous, selon les analyses de quatorze prélèvements réalisés entre septembre 2023 et février 2024… Treize de nos prélèvements auraient conduit à une interdiction de baignade et/ou de pratique sportive entre le pont de l’Alma et le pont Alexandre-III en se basant sur le barème référentiel des fédérations. »
« Puisqu’on vous dit que si »
A la suite des indications de Surfrider, la préfecture de région d’Île-de-France, préfecture de Paris, rappelle : « Les unités de désinfection des usines de traitement de l’eau (entérocoque et E. Coli) étaient en fonction l’été 2023 pour les tests de natation. Alors qu’il n’y avait pas de baignade entre septembre et mars, elles n’étaient pas en fonctionnement lors des prélèvements réalisés par Surfrider, ce qui prive ceux-ci de portée. Les unités seront activées au deuxième trimestre 2024 et en fonction pour les Jeux olympiques et paralympiques 2024. D’autre part, le premier trimestre 2024 a connu des pluies très importantes (250 000 ml sur 3 mois, soit le double de 2023) ce qui a dégradé la qualité de l’eau. Les conditions météorologiques ne sont pas celles d’un été. Ensuite, les ouvrages structurants du plan Baignade qui améliorent le fonctionnement du réseau d’assainissement par temps de pluie seront mis en service en avril et en mai (bassin d’ouvrages tels que le bassin d’orage d’Austerlitz, le Ru Saint-Baudile, le Ru de la Lande…). La quasi-totalité des bateaux sur le bief parisien sont d’ores-et-déjà ou seront raccordés avant cet été au réseau d’assainissement. Ceux qui ne le seront pas, seront déplacés pour les Jeux. Le plan Baignade d’un montant de 1,2 à 1,4 milliards d’euros dont 700 millions financés par l’État finit de se déployer. Il permettra de dépasser l’objectif initial et d’atteindre les 75% de pollution bactériologique identifiée abattue. L’eau de la Seine sera donc baignable pour permettre la tenue des épreuves à l’été. »
Piquer une tête
Les arguments sont tellement valables qu’Anne Hidalgo a affirmé qu’elle se baignerait dans la Seine au moment des JO, comme le président Macron d’ailleurs. C’est vrai qu’on a l’habitude d’entendre les élus de dimension nationale s’auto-contredire et qu’ils pourraient ne pas faire ce qu’ils ont dit. Peut-être sont-ils courageux, après tout… ou inconscients ?
Allez, que ceux qui n’hésiteraient pas à piquer une tête dans la Seine en juillet lèvent la main.