Conséquents, c’est ce que les sondages prévoient quant aux taux d’abstention pour les élections régionales. Aujourd’hui, la France va voter pour ses représentants mais nombre de français sont loin de se sentir concernés.
Pourtant, les conseils régionaux sont d’une importance prépondérante puisqu’ils gèrent les affaires de la Région, particulièrement dans le développement économique en soutenant l’innovation. Ils interviennent également dans l’organisation des transports ferroviaires régionaux, le transport urbain, la formation professionnelle, la gestion des lycées, la construction de ceux-ci, l’apprentissage, l’environnement et la transition énergétique, le plan régional pour la qualité de l’air, la culture, le sport, le logement…
Bref, certains se rendent compte de l’importance de la Région, d’autres beaucoup moins et donc se sentent moins motivés pour aller voter, si tant est qu’ils soient au courant des élections.
Il faut dire que pas grand chose a été fait pour qu’ils le soient. Une campagne quasi inexistante, recouverte par un contexte national particulièrement difficile : attentats et chômage semblent plutôt avoir assommé les Français que les avoir réveillés.
Les joutes politiques sont devenues, comme le commentent des analystes, « un spectacle de médiocre qualité » qui donne un peu trop de place, sur la scène, à la « démagogie » et à « l’impuissance », avec « des partis qui ne sont plus représentatifs de la diversité idéologique, sociale et territoriale de la population ». C’est du moins une des conclusions que tire l’Ifop de ses derniers sondages. La preuve de ce que l’institut avance est la désaffection particulièrement chez les jeunes qui petit à petit se désintéressent du paysage politique. « Seulement 28 % d’entre eux auraient l’intention de se rendre aux urnes aujourd’hui », premier tour des régionales.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, vendredi 4 décembre encore, se félicitait de la prolongation de la période d’inscription sur les listes électorales.
Malgré les efforts du ministre, la forte tendance abstentionniste générale resterait bien en place. Elle n’a d’ailleurs cessé de progresser au fil des élections : en 1986, elle était de 25,2% ; en 1992 de 34,5% ; en 1998 de 44,9% ; en 2010 de 53,64%. Le nouveau découpage des régions participera probablement également au manque d’implication des électeurs, faute de pouvoir se reconnaître dans les territoires. Grosso modo, moins d’un électeur sur deux irait voter. Ce seront les dernières élections avant les présidentielles de 2017.