Idées de lecture ► Agents secrets et amours contrariées, et pourquoi pas un voyage initiatique, sauf si on est la cible

« Carole, ce que nous laissons derrière nous »
Tout est réussi dans l’album à commencer par le trait délicat du dessinateur, la disposition harmonieuse des planches fort bien mises en lumière et également le réussi qui, introspectif, est un voyage initiatique entre deux frères curieux des secrets familiaux. Une histoire puissante mais rendue douce par des dialogues aux petits oignons comme sur un plat qui se déguste avec une saveur rendant fluide la digestion de belles choses.
BD de Clément C.Fabre, 224 pages, 24 euros, paru le 9 juin, Dargaud.
« Un été à Caméline » d’ Aurélie Hardelé
Le décor est planté et sent bon la lavande. Naïs après une décennie de vie parisienne étouffante met le cap sur Caméline, un village typique de Provence au pied du Ventoux et du Lubéron. Avant d’entendre le chant harmonieux des cigales, la jeune femme de 29 ans doit avant digérer la mort de sa mère, son mariage malheureux, une carrière barbante et en plus doit digérer la maison familiale dans la foulée dont elle vient d’hériter. Récolte de lavande, fabrication de savons, gîte hôtelier, le travail avant tout. L’amour tournoie dans la région qui favorise le rapprochement. Voici un portrait léger et plein de charme qui va cymbaliser à vos douces oreilles.
304 pages, 21 euros, paru le 1er juin, Les Presses de la Cité.
« The Gray Man, la cible » de Mark Greaney
Ancien agent de la CIA, Gray Man devient une cible et doit vivre dans l’ombre, lâché par les siens. Un dilemme se pose pour l’actif suite à la proposition de son nouveau commanditaire russe pour abattre un président africain. Un deuxième ordre lui demande de livrer vivant le dictateur. Le choix n’a qu’une issue : mécontenter l’un des deux camps. La cible, c’est lui.
480 pages, 24 euros, paru le 1er juin, Editions l’Archipel.
 » Les Tisserands de la Licorne  » de Françoise Bourdon
Auteure prolixe et fidèle aux Presses de la Cité, Françoise Bourdon rayonne dans les grandes sagas, les portraits de femmes et la saveur particulière pour évoquer les métiers. Là, c’est le tissage à la main du drap dans un petit village de Saint-Blaise en 1869. Un magnifique roman qui même amour et passion pour un métier disparu au cœur des Ardennes. L’amour de la douce Joséphine va-t-il la mettre dans de sales draps ? Une énigme bien menée avec la manière particulière d’articuler le roman d’une belle profondeur humaine.

448 pages, 22 euros, paru fin mai, Les Presses de la Cité.