Idées de lecture ► Des bandes dessinées implantées dans l’actualité

« War and Dreams » de Maryse et Jean-François Charles
Enfin l’intégrale de la série lumineuse sur la côte d’Opale pour une saga romantique sur fond de de Seconde Guerre mondiale. Tout est réussi dans la série prenante, instructive et profondément humaine qui découle d’une rencontre en 1942. Il y a derrière la beauté du graphisme la main tendue au pardon avec le fil qui relie les êtres même quand il sont dans un camp contraire. La BD, mieux, le chef-d’œuvre, devrait figurer dans toutes les écoles pour apprendre la vie au travers de personnages dignes.
L’intégrale, 216 pages couleurs, 35 euros, dessin de Jean-François Charles, scénario de Maryse Charles, paru le 3 mai, Casterman.
« Melvina » de Rachele Aragno
Melvina a pris de l’âge, a grandi mais se referme sur elle-même, incomprise par ses camarades de classe. Elle répond à une lettre en repartant enfin dans son monde merveilleux source d’équilibre où elle est l’élue. L’histoire permet au lecteur de s’envoler dans des mondes plus ou moins féériques ou l’imagination prend le pouvoir dans l’histoire très rythmée par le biais de planches qui collent à l’histoire où la poésie côtoie le monde intérieur. L’ode à la l’amitié et aussi à la différence s’inscrit dans une démarche hautement réussie.
Tome 2, Melvina et le secret du serpent, 184 pages, 20,50 euros, paru le 5 mai, Dargaud.
« No Limit » de Luke Healy
Mettez votre polaire pour vous plonger dans le grand froid pour deux expéditions vécues en 1913 et 1921 qui ont tourné au fiasco. Là on élargit le cercle (pilaire ?) avec une histoire fictive qui permet de montrer le dépassement de soi dans des conditions climatiques extrêmes mais aussi l’isolement et le jugement d’autrui. Le dessin en douze cases par page est original avec un texte minimaliste qui colle parfaitement au récit original.
BD de Luke Healy (scénario et dessin) 196 pages, 25 euros, paru le 3 mai, Casterman.
« Dans l’ombre » de Philippe Pelaez et Cédrick Le Bihan
Librement adapté du roman d’Edouard Philippe et Gilles Boyer, la BD est étonnante de vitalité, de vérité aussi sur les arcanes de la vie politique qui soulève pas mal de poussières sous le paillasson. Un portrait saisissant avec une plongée étonnante dans ce milieu de requins où surnagent les plus gros poissons pilotés toutefois par leurs conseillers. Le livre garde sans cesse le lecteur en éveil avec des chois savoureux pour comprendre et vivre avec les personnages attachants et repoussants à la fois. Du très grand niveau !
BD, 88 pages, 18,90 euros, paru en avril, JC Lattès – Grand Angle.
« Les Fondus de la moto » de Richez, Cazenove, Bloz
Vroom, vroom, voici de nouveau la série qui carbure à l’humour. Si certains n’ont plus de pétrole les auteurs possèdent des idées pour des gags et gaz hilarants. De quoi défier la route en tournant les poignées pour un ouvrage désopilant à souhait. N’oubliez pas de fermer votre casque en lisant car tout va vraiment très vite.
BD, 48 pages, 11,90 euros, paru le 26 avril, Bamboo.