Ile-de-France en février

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Réforme territoriale – Journée sans département

 

Communiqué de Stéphane Troussel, président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis

Selon plusieurs sources concordantes, certains scénarios sérieusement étudiés par le gouvernement, préparés sans aucune concertation, envisagent une nouvelle organisation de la métropole dans laquelle les départements de petite couronne disparaîtraient tout bonnement, les 11 établissements publics territoriaux (les anciennes communautés d’agglomération) venant se substituer à ces derniers.

Ce que nous craignons dans cette réforme annoncée, c’est la dégradation des services publics assurés par les départements et leurs agents pour les habitants. Notre département assume en effet des missions essentielles auprès des Sequano-dyonisiens : la construction, la rénovation et l’entretien des collèges, la gestion de 8 parcs départementaux, 55 crèches départementales, ou encore le réseau de circonscriptions sociales de PMI, ASE et service social. Sans parler des missions non obligatoires, mais que le département se fait fort de mener à bien comme les parcours éducatifs et culturels dans les collèges, le dépistage d’IST ou de la tuberculose ou encore les dispositifs pionniers en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Ces compétences et ces savoir-faire ne seraient sûrement pas repris en l’état si le département venait à disparaître dans un contexte de pression financière accrue sur les collectivités.

De la même manière, aucune réponse n’est apportée sur les conséquences pour les agentes et les agents qui assument au quotidien ces missions de service public.

Au moment où la Seine-Saint-Denis s’impose comme un moteur du Grand Paris des projets avec le Grand Paris Express ou les JOP 2024, ce chamboule-tout risque d’avoir un impact négatif sur les transformations positives attendues par les habitants. Découper la Seine-Saint-Denis en 4 pour la faire disparaître accroîtra les inégalités au lieu de les combattre.

Nous ne pouvons pas prendre le risque de ralentir notre rythme de développement pour mener à bien un scénario inefficace et infaisable, alors qu’il faut au contraire accélérer les investissements sur notre territoire.

Pour des services publics de proximité et de qualité, et contre le mauvais procès fait aux services publics départementaux qui ne seraient qu’une variable d’ajustement de la réforme territoriale, j’ai initié à l’automne 2017 une démarche de mobilisation des habitants et des agents et agentes au travers d’une pétition qui a recueilli plus de 15 000 signatures. Avec nos collègues des Départements d’Ile-de-France, nous souhaitons poursuivre cette mobilisation pour peser sur les décisions à venir.

Le 7 février prochain, dans les 7 départements d’Ile-de-France, nous souhaitons organiser une « journée sans département » pour montrer aux usagers l’impact d’une éventuelle fermeture des services départementaux sur notre territoire. C’est une décision exceptionnelle et lourde à la hauteur des enjeux et à la veille de décisions importantes.

A cette occasion, tandis que tous les services seront exceptionnellement fermés toute la journée aux usagers des crèches, des collèges, des circonscriptions sociales, des parcs et de tous les autres équipements qui accueillent habituellement du public.

Bobigny, le 19 janvier 2018