L’ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) La Caravelle, à Saint-Soupplets, s’est joint à la manifestation nationale, mardi 24 septembre. Marasme financier, personnel insuffisant, maltraitance, les associations professionnelles ont lancé un appel à la nouvelle équipe ministérielle pour faire de la question des seniors une priorité. La directrice de l’établissement de Saint-Soupplets a appelé à une réforme urgente du système. Entourée de son personnel, devant ses résidents, elle a prononcé un discours alarmant.
Gaëlle Edinval, directrice de l’ehpad La Caravelle, gérée par l’association Les Bruyères, a emboîté le pas à la mobilisation nationale et lancé un cri d’alerte : « Aujourd’hui, c’est un peu particulier pour nous. Avec l’appui de nos fédérations, nous avons décidé de rejoindre la mobilisation nationale parce qu’on estime que ça ne bouge pas assez vite pour les retraités, ça ne bouge pas assez vite pour nos personnels. A notre petite échelle, sur la résidence de la Caravelle, on a décidé de se mobiliser, de prendre un petit temps dans notre quotidien pour revendiquer nos droits et rappeler ce qui nous déplaît et ce qu’on aimerait pour les seniors, pour améliorer leur prise en charge et améliorer la vie au sein des résidences pour anciens. » Pour rappel, une loi du 8 avril 2024 a pourtant posé une batterie de mesures pour bâtir la société du bien-vieillir et de l’autonomie mais aucun décret d’application n’a été voté pour apporter des solutions concrètes.
Un plan pour prendre en compte les familles et aidants
La directrice de la Caravelle a également souligné la nécessité d’un « plan Marshall » pour les ehpad, afin de garantir des conditions de travail décentes pour le personnel et des soins de qualité pour les résidents. Elle a mis en avant les sacrifices des familles et a appelé à une meilleure reconnaissance et à un soutien accru pour ces dernières : « L’un des principaux problèmes est le manque de personnel. Les soignants sont souvent en sous-effectif, ce qui les oblige à travailler dans des conditions extrêmement difficiles. Ils doivent courir d’un résident à l’autre, sans pouvoir accorder le temps nécessaire à chacun. La situation est non seulement épuisante pour le personnel mais elle impacte également la qualité des soins prodigués. Les familles des résidents font également face à des sacrifices importants. De plus, les coûts élevés des ehpad peuvent mettre une pression financière sur les familles. »
La directrice a conclu que la situation des ehpad en France est critique et qu’elle nécessite des actions immédiates. Pour elle, le manque de personnel, les conditions de travail difficiles et les sacrifices des familles sont des problèmes qui devraient être corrigés « de toute urgence ». La manifestation est un appel à l’aide.
66% des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont déficitaires en 2023 (contre 27% en 2020). Les difficultés financières « inédites » se sont aggravées ces trois dernières années, constate le rapport du Sénat publié mercredi 25 septembre.