L’association des parents d’élèves indépendants de l’école élémentaire Pablo-Picasso de Champs-sur-Marne a décidé de camper la nuit dans le hall de l’école, lundi 2 septembre, pour protester contre la fermeture d’une classe. Cela fait six mois que les parents d’élèves, avec le soutien de la mairie, contestent en vain la décision de l’académie.
La rentrée des classes n’était pas comme les autres pour l’école élémentaire Pablo-Picasso de Champs-sur-Marne. L’association des parents d’élèves indépendants (APEI) y a mené une action en organisant un campement dans le hall de l’école pour la nuit, après six mois de protestations vaines contre une fermeture de classe annoncée en janvier par l’inspecteur d’académie, Pierre Brémont.
Fatima El Chahbi a deux enfants scolarisés dans l’école, en CE1 et CM1, et fait partie de l’APEI : « Au conseil d’école de janvier, on nous a annoncé une fermeture de classe basée sur des chiffres de novembre 2023. » La décision a mis en alerte l’APEI, qui a rapidement été soutenue par la mairie dans son courrier de protestation. Le directeur de cabinet, Daniel Alarçon, en est convaincu : « La municipalité, dans son rôle de défendre le service public d’éducation, a souhaité apporter son soutien aux parents. »
Fatima explique : « Nous avons été reçus en avril par l’inspecteur qui nous a annoncé une date de commission pour le 11 juin, mais qui n’a jamais eu lieu. Le 17 juin, toujours avec le soutien de la mairie, nous avons recontacté l’inspecteur qui ne nous a jamais proposé d’autre date. Puis nous avons su par hasard qu’un groupe de travail a eu lieu le 27 juin, suivi d’une commission le 9 juillet qui a confirmé la fermeture de classe, mais nous n’avons pas pu nous mobiliser pendant les vacances scolaires… »
« L’APEI a choisi de se mobiliser le jour même de la rentrée pour contester la fermeture de la dixième classe de l’école de près de deux-cent-cinquante élèves, soit la plus grande des vingt écoles de Champs-sur-Marne », a précisé Pascal Bailly, conseiller municipal et référent du quartier Pablo-Picasso. « On passerait à un effectif allant jusqu’à vingt-huit élèves par classe », regrette Fatima, qui rappelle les difficultés d’un grand nombre d’entre eux, avec vingt-et-un dossiers MDPH. Pour Daniel Alarçon, la décision de fermeture de classe est grave : « Nous sommes ici dans un quartier populaire avec des besoins sociaux importants, avec des enfants dans l’attente de moyens et d’attention de la part de l’équipe éducative. »
Fatima ajoute : « L’équipe éducative est épuisée. On a tous les ans des départs d’enseignants qui n’en peuvent plus. C’est une politique purement économique car la fermeture de classe se base uniquement sur des chiffres, malheureusement l’aspect humain n’y est plus. » « On se mobilise pour nos enfants et on a l’impression de ne pas être écoutés », regrette Andréane Gassaud, de l’APEI.
Fatima souligne : « On a empêché aujourd’hui la directrice de sortir de l’école, ce qui nous a permis d’obtenir de la part de l’inspection un rendez-vous aujourd’hui même, et la décision de fermeture de classe sera réexaminée jeudi… On ne lâchera rien. »