La communauté d’agglomération Roissy Pays de France a inauguré la station d’épuration de Villeparisis, mardi 14 mai. L’équipement a été agrandi et réhabilité pour permettre la mise en conformité des systèmes d’assainissement d’eaux issues des communes de Villeparisis, Mitry-Mory et Claye-Souilly.
La communauté d’agglomération Roissy Pays de France (Carpf) a inauguré la nouvelle ligne de la station d’épuration de Villeparisis, concluant ainsi trois années de travaux d’extension et de réhabilitation. L’opération fait suite à une mise en demeure, en 2017, par la Cour de Justice européenne envers la France, pour non-respect des exigences de la directive européenne de 1991 relative au traitement des eaux urbaines résiduaires. Depuis plusieurs années, la Reneuse, affluent de la Beuvronne, était en effet polluée par les rejets de la station de Villeparisis.
La Carpf, qui regroupe les départements de Seine-et-Marne et du Val d’Oise, avait acquis l’année suivante la compétence assainissement sur les communes de Seine-et-Marne, ce qui lui a permis de lancer sans tarder son plan d’action de mise en conformité pour 2017-2024.
« Il a fallu en premier lieu acquérir les terrains autour de la station, par un arrêté de déclaration d’utilité publique du préfet prononcé en 2019, une opération qui a coûté 1,5 millions d’euros d’indemnité d’expropriation pour près de cinquante propriétaires et 45 000 euros pour les exploitants agricoles », a expliqué Pascal Doll, le président de Roissy Pays de France.
En 2021 ont pu démarrer les travaux de construction de la seconde ligne de la station et de réhabilitation de la première ligne, permettant de doubler aujourd’hui la capacité de traitement des eaux, pour passer de 32 000 à 60 000 équivalents-habitants. L’équipement permet désormais de traiter les eaux usées de Villeparisis, des quartiers Mitry-le-Neuf de Mitry-Mory, et du quartier Bois Fleuri de Claye-Souilly.
« Une chambre de répartition a été construite dans laquelle toutes les eaux arrivent et sont distribuées sur les deux files en passant par le prétraitement », indique Romain Thiriat, responsable d’exploitation de l’entreprise partenaire Veolia. Le prétraitement – dégrillage, dessablage et dégraissage – est suivi d’un traitement biologique, puis d’une décantation et d’une filtration, ce qui permet une séparation en une boue qui sera traitée en compost d’une part, et en une eau de qualité rivière d’autre part. « On a ainsi un cycle de carbone complet », conclut Romain Thiriat. Une innovation a été apportée au niveau du procédé de filtration, qui, grâce à une membrane de type « Hyrotech » issue de la recherche et développement de Veolia, donne une qualité d’eau « meilleure qu’une station classique ».
Jean-Luc Servières, vice-président de la Carpf chargé de l’eau, de l’assainissement et de la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (Gemapi), ajoute : « En parallèle, sont mis en place de gros travaux à Mitry-Mory et à Villeparisis pour séparer les eaux usées des eaux pluviales, pour envoyer les premières dans la station d’épuration et les secondes dans le milieu naturel. C’est un travail de longue haleine qui est également financé par la Carpf. »
Pascal Doll a annoncé : « Dans notre plan annuel d’investissement, nous avons prévu en matière d’assainissement et d’aménagement, dont la mise en séparative, entre 110 et 115 millions d’euros », auxquels s’ajoutent des subventions de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et de la Seine-et-Marne.
« Certaines stations d’épuration datent de plus de vingt ans et sont aujourd’hui sous-dimensionnées par rapport aux besoins d’une population croissante », indique Jean-Luc Servières.
Après la réhabilitation de la station qui opère sur le secteur le plus urbanisé du Nord Seine-et-Marne, le projet suivant ciblera la réhabilitation de la station d’épuration de Saint-Mard.