La société Eliot, spécialisée dans la fabrication de portes blindées, a présenté mardi 23 avril son bloc porte No squatt CR4, destiné à sécuriser temporairement les locaux vacants à usage d’habitation, commercial ou professionnel. La demande du produit est en augmentation dans le contexte de la loi anti-squat de juillet 2023.
Lorsqu’un propriétaire laisse un logement vacant le temps d’une relocation ou le temps d’y effectuer des travaux, il reste toujours l’angoisse qu’il soit cambriolé ou squatté. L’occupation illicite des locaux vacants est devenue un véritable fléau, principalement en Ile-de-France, si bien qu’une loi anti-squat a été adoptée à l’été 2023 pour durcir les sanctions encourues par les squatteurs et créer une clause de résiliation de plein droit pour les propriétaires.
La loi a boosté le marché des portes blindées, sur lesquelles la société Eliot est spécialisée. C’est ce savoir-faire qu’a développé l’entreprise, torcéenne depuis 1957, et qui a motivé son achat en 2024 par Picard Serrures, ce dernier bénéficiant d’un large réseau de distribution.
Pour répondre au besoin d’urgence, la société Eliot a développé depuis 2019 le bloc porte No squatt, dont les ventes sont passées en un an de dix à quatre-vingts portes vendues par an, principalement en Ile-de-France. Fabrice Véront, directeur général de Picard Serrures et président d’Eliot, indique : « Quand il y a une effraction, il faut que le blindage soit livré dans les 48 heures au serrurier ou au menuisier. Pour cela, nous avons notre propre flotte de camions pour la livraison, avec deux chauffeurs attitrés. » La pose des portes prend ensuite seulement deux minutes. Elles peuvent être louées le temps de sécuriser un local, puis être facilement démontées pour resservir ailleurs.
Fabrice Véront a insisté sur la qualité des produits, les portes No squatt étant les seules en France bénéficiant de la certification européenne CR4. « Elles présentent une résistance de dix minutes à l’effraction », précise Rudy Rondia, attaché technico-commercial en Ile-de-France. Un gros investissement a d’ailleurs été fait ces dernières années pour acquérir des machines « particulièrement fiables », de dernière génération, qui peuvent souder toutes les matières, à la fois l’acier, l’inox et l’aluminium. David Santerne, directeur du site d’Eliot, déclare : « Suivant les produits et la gamme de résistance souhaitée, on est capable de s’adapter à la demande du client, pour faire du pare-feu, du pare-balles… On peut faire des moutons à cinq pattes… Nous sommes une petite structure de vingt-et-un collaborateurs, organisée comme une entreprise familiale, et on a une force commerciale importante auprès de nos distributeurs. On mise beaucoup sur le relationnel. »
David Santerne précise : « Sur le site de Torcy, nous avons l’avantage d’être autonomes à 100 % jusqu’à la livraison. »
Les ateliers, qui juxtaposent les bureaux, se partagent entre plusieurs services, du pliage à la peinture, en passant par la soudure.