Yvonne Prieur a fêté ses 100 ans à Lagny-sur-Marne, mercredi 28 février, le jour même de son anniversaire. Une cérémonie a été donnée en son honneur à l’hôtel de ville et le maire lui a offert un bouquet.
Yvonne Prieur a fêté son anniversaire entourée de sa famille et de ses amis, en majorité adhérents comme elle de l’association des amis des anciens de Lagny (AAAL), présidée par Patricia Sens-Salis, et des membres du conseil d’administration. Son arrière-petite-fille, Alexia, qui habite à Brou-sur-Chantereine avec ses parents, était aussi de la partie, ainsi que le fils d’Yvonne, Michel.
La célébration a pris des allures officielles dans le salon des mariages, avec le discours du maire, Jean-Paul Michel, et de son adjointe, Florence Blanchard, chargée des affaires sociales et du logement.
Si Yvonne a eu un peu de mal à plonger dans l’ambiance de fête, elle a cependant savouré sa flûte de champagne et les petits fours qui allaient avec. Elle n’a pas perdu une miette des discours et, malgré une ouïe légèrement défaillante, elle a tenu la conversation à maintes reprises ce jour-là. Tous se sont accordés à expliquer qu’elle leur avait appris à jouer au scrabble, une discipline dans laquelle elle excelle mais qu’elle ne pratique plus, faute de pouvoir se rendre au cercle des anciens comme elle en avait l’habitude.
Bien qu’elle vive toujours chez elle, aidée par son fils qui lui apporte ses courses plusieurs fois par semaine, et l’aide à domicile, elle vit mal son âge et explique : « J’ai des douleurs. Jusqu’à 90 ans ça allait, mais depuis, chaque année empire et j’ai de plus en plus mal. »
« L’année prochaine, ça sera votre tour », a-t-elle glissé en riant, à Suzanne Lallemant, aussi latignacienne, dans une forme éblouissante, de onze mois la cadette d’Yvonne. Suzanne a répondu : « Encore faut-il y arriver. »
Le maire, Jean-Paul Michel, déclare : « Yvonne Prieur habite à Lagny depuis longtemps. C’était important de l’honorer et de mettre en avant le fait qu’elle a un cercle familial et amical extrêmement proche. Ça aussi c’est un gage d’une bonne et longue vie. »
Pour l’occasion, Pierre Carca, l’ancien président de l’AAAL, a poussé la chansonnette, brièvement, de deux vers empruntés à Berthe Sylva dans une chanson sortie en 1926, reprise par Tino Rossi puis Patrick Bruel : « On n’a pas tous les jours 20 ans, ça nous arrive un’ fois seul’ment… »
Le maire a offert un bouquet composé de mimosa à l’impétrante.
Sa vie
Yvonne est née le 28 février 1924, dans la Manche. Elle se souvient du débarquement de la Seconde Guerre mondiale, des bombardements sur la Normandie. Elle s’est mariée, a eu deux garçons, Joël et Michel, et est devenue cardeuse de matelas, avant que son mari décède. Elle est ensuite montée à la capitale où elle a travaillé dans un cabinet d’avocat, puis est devenue concierge. En 1979, elle s’est remariée, cette fois avec Jacques qui a adopté ses deux fils. Au début des années 80, les époux ont décidé de prendre leur retraite et sont arrivés à Lagny. Yvonne y a connu de belles années de bonheur avant que son second mari décède, comme Joël, son fil aîné, près de vingt ans plus tard.
Entre temps, elle s’est inscrite au cercle des retraités avec lequel elle a voyagé, jusqu’en Russie, participé à toutes les animations, les sorties, les balades… et les parties de scrabble.
Ni sa vue déficiente à cause la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), ni son ouïe faiblissante ne l’empêchent d’exercer son tempérament affirmé, adouci par les visites régulières de ses cinq petit-enfants, et six, bientôt sept, arrière-petits-enfants.