Les retraités du commissariat de police de Meaux ont suivi la tradition pour leur déjeuner annuel au restaurant, à Mary-sur-Marne, samedi 7 octobre.
Les retraités du commissariat de police de Meaux étaient trente-trois à suivre la tradition et se rassembler, pour la cinquième année, au restaurant à Mary-sur-Marne. Le groupe a été créé en avril 2009 par Gérard Baudrit, fondateur de l’amicale Police-Meaux. Celui qui se donne à fond pour tout organiser, c’est l’ancien major, Pierre Patte : « Je contacte tout le monde bien à l’avance pour leur demander s’ils comptent venir, je leur transmets le menu qu’ils peuvent prendre au choix. »
Pierrot, avec ses 80 printemps, tient la forme et n’a pas beaucoup changé depuis qu’il est en retraite, tout juste un tantinet moins véloce, et encore… Toujours soutenu par son épouse, Nicolle, sa « régulière » comme il la désigne, il ne manque jamais l’occasion d’un bon mot, celui qu’il faisait déjà – parmi d’autres – quand il était en service. Comme d’habitude, samedi, l’assistance a bourdonné de rires non contenus. Pas besoin de se retenir d’ailleurs, l’ambiance était au beau fixe avec les vieux copains de travail qui ne tarissaient pas d’histoires d’avant, tout comme les mises à jour des soucis de santé : des piqûres dans un œil pour retarder la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), l’acquisition qu’un nouvel appareil auditif, une mise au régime après l’arrêt de la cigarette… Et puis toutes les choses qui vont bien : un voyage à l’autre bout de la Terre, un nouveau petit-enfant dans la famille, une reconversion professionnelle pour un fils…
Pierrot indique : « Aujourd’hui, on aurait dû être trente-six, comme l’année dernière, mais trois se sont désistés, principalement pour raison de santé. Ça fait toujours un manque. D’autres ne se désistent pas mais me répondent dorénavant systématiquement ‘non’ d’emblée, et d’autres ne répondent même plus. Pourtant, même avec ceux-là, on en a des souvenirs de l’époque où on travaillait au commissariat de Meaux. C’est toujours bien de se voir au moins une fois par an. On a tous des tas de choses à se raconter. »
Gérard Bernier, 69 ans, ancien commandant fonctionnel qui a exercé à Meaux et a été responsable du commissariat de Mitry-Mory avant que celui-ci ne ferme, ne manque jamais le rendez-vous, accompagné de son épouse, Armelle. Ils expliquent comme ils sont fiers de leurs enfants, leur fille, l’aînée, est infirmière, et leur fils est devenu éducateur spécialisé. Gérard commente ses années dans la police : « C’était une époque radieuse où la police était mieux considérée que maintenant. Il y avait un esprit d’équipe, une solidarité entre les collègues. On était toujours tributaires des faits d’actualité bien sûr, et ça formait un esprit de camaraderie. Les choses ont changé. Il y avait plus d’adhésion de la part de la population vis-à-vis de la police. On n’était pas reçus à coups de cailloux, même si ça commençait sur Meaux, avec les quartiers de la Pierre Collinet et Beauval… »
Replongeant dans ses souvenirs, Gérard raconte : « Il y a des images qui sont restées gravées dans ma mémoire, comme le jour où, à Mitry-Mory, on est allés dans un pavillon à la suite d’un incendie accidentel. Le couple de propriétaires, l’homme et la femme, sont décédés dans l’incendie. Ils étaient tout parcheminés, chacun dans son fauteuil, côte à côte, dans le salon dévasté… C’est difficile de se détacher de ce rapport à la mort. »
Gérard exerce dorénavant un autre métier, celui de conciliateur de justice sur Lagny-sur-Marne et Chelles et il est, comme il dit, « parfaitement heureux ».