Le salon, la salle à manger, les chambres et les principales pièces du château que Jean-Claude Brialy avait acheté à Monthyon, sans même l’avoir visité auparavant, sont désormais accessibles au public. Jérôme Tisserand, adjoint au maire de Meaux chargé de la culture, à Meaux, passionné de cinéma, a présenté, vendredi 8 septembre, le domaine qu’il connaît sur le bout des doigts pour avoir suivi de près sa réhabilitation.
Le châteaun qui ouvre ses portes au public lundi 10 septembre, a conservé toute la décoration et les objets souvenirs comme si Jean-Claude Brialy y vivait encore. La visite débute par le parc de deux cents hectares.
L’accès à la demeure se fait par la véranda. Sur les meubles sont exposés des objets que l’acteur, amateur de brocantes, a chiné tout au long de sa vie. On accède à la salle à manger dans laquelle un petit groupe de grands noms du monde des arts, du spectacle et de la politique se retrouvaient chaque week-end. La table accueillait neuf convives. Marc Rousseaux, chargé de mission à la mairie de Meaux, attaché au domaine, indique : « Nous avons consulté les archives et au total, près de cinq cents stars sont venues manger ici. » Les diverses photos exposées sur les commodes et sur les étagères en témoignent : Alain Delon, Jean Marais, Jacques Chirac, Claudia Cardinale, Coluche, Barbara, Jacques Chazot, Romy Schneider… Cette dernière a d’ailleurs vécu à Monthyon avec Brialy, les six mois précédant son décès.
Jérôme Tisserand a suivi l’avancement de la réhabilitation du château pour le transformer, comme Jean-Claude Brialy le souhaitait, en un lieu de culture. L’adjoint au maire explique : « On ressent le caractère de Brialy et l’ambiance qui pouvait régner alors. C’est une plongée dans le monde des artistes de ces années fantastiques. »
L’adjoint au maire et le chargé de mission ont endossé le rôle de guide lors de la visite réservée aux institutionnels et ont ponctué leur présentation d’anecdotes.
Le bureau, dédié principalement au travail avec une immense bibliothèque, une table « pas très large » avec son téléphone, fait ressortir la cheminée qui a servi de décor pour une interview que le comédien avait accordée à la télévision.
La dernière pièce du rez-de-chaussée garde les souvenirs des moments que Jean-Claude Brialy a passé dans le domaine qu’il occupait en résidence secondaire. Le piano de la chanteuse Barbara, avec qui il a eu une relation « fusionnelle », n’a pas bougé, tout comme le buste en fonte de Jean Marais. Au premier étage, on découvre la vie plus intime de Jean-Claude Brialy, les chambres, la salle de bain.
Le domaine a été légué à la Ville de Meaux par le comédien qui avait précisé ses exigences dans le contrat. Jean-François Copé, le maire de Meaux, se souvient : « Il ne voulait pas que le château soit transformé en maison de retraite, ou pire qu’il soit rasé pour y construire des lotissements. Nous l’avons réhabilité conformément à ses dernières volontés. J’ai le sentiment que nous tenons notre parole en ouvrant la maison au public. J’avais pris auprès de Jean-Claude un engagement qui était d’assurer la pérennité de sa maison. »
Pour le maire de Meaux, le domaine est devenu un élément d’attractivité du territoire du Pays de Meaux. « De nombreux travaux ont dû être réalisés, autant dans le parc que dans la maison, en particulier pour les rendre accessibles aux personnes à mobilité réduite. »
Les dépendances ont été transformées en salle de spectacle pour le théâtre des P’tits Bouffes et en salle d’exposition de quatre-vingts mètres carrés. Un potager de fruits et de légumes d’antan, une roseraie des Illustres aux noms d’actrices, avec cinq cents roses pour les symboliser, sont en cours d’aménagement. L’ancienne piscine deviendra un lieu d’accueil pour les artistes et un théâtre de verdure sera aménagé sur le terrain de tennis, dans le fond de la propriété.