La remise de gerbes et la cérémonie en costumes d’époque, dimanche 18 juin, à Croissy-Beaubourg, a plongé le public dans les années 40 avec le groupe de musique Satin Doll Sisters. Sur le parvis de l’église, les chants évoquant les combats pour la liberté ont appelé les citoyens à se souvenir et les costumes ont illustré l’époque de l’appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle. En robe longue, élégante et cintrée, chantant La Marseillaise a capella, le groupe de chanteuses Satin Doll Sisters a plongé le public dans les années 1940.
La Ville a commémoré l’appel du 18 juin, l’un des moments les plus emblématiques de l’année 1940, et les membres du groupe rétro vocal Satin Doll Sisters ont revêtu des costumes en satin et des coiffures Victory Rolls ou glamour pour chanter la Marseillaise a capella, avec toute la féminité et la sophistication de l’époque. Les trois chanteuses expliquent : « Le groupe est constitué de voix exclusivement féminines. Nous avons chanté la Marseillaise a capella spécialement pour la commémoration. Notre groupe propose uniquement des chansons des années 40 à 60 ou plusieurs reprises des œuvres d’après-guerre et nous offrons des spectacles en différents costumes d’époque. » Michaël Gaillard, adjoint au maire chargé des fêtes et cérémonies, ajoute : « Elles mettent vraiment le feu. Elles proposent des titres connus et multigénérationnels qui plaisent à toute la famille. » L’histoire de la Seconde Guerre mondiale continue de fasciner les passionnés d’Histoire.
Association Adahmo :
un devoir de mémoire authentique
Le maire, Michel Gérès, a rappelé les raisons pour lesquelles il est important d’honorer l’appel du 18 juin : « La liberté est une notion fondamentale et nous nous sommes engagés dans la vie publique pour rappeler aux citoyens l’importance de la liberté mais aussi le prix de celle-ci. Nous avons aussi le devoir de rappeler les époques difficiles. Il faut se souvenir que le général De Gaulle a été condamné à mort parce qu’il voulait que la France redevienne la France. »
Les élus ont honoré le courage des résistants et fait appel à l’Association départementale des amis de l’histoire militaire par l’objet (Adahmo), dont les membres sont passionnés par l’Histoire et la préservation de la mémoire collective. Francis Parain en est le président depuis plus de dix ans : « L’association s’est donnée pour mission de recréer fidèlement des moments clés de l’Histoire. La reconstitution de l’appel du 18 juin était un projet ambitieux qui a nécessité de nombreuses heures de recherche et de préparation. Les membres de l’association ont travaillé avec minutie pour reproduire les costumes et les accessoires afin de recréer au mieux l’atmosphère de l’époque. » Les uniformes des soldats français arboraient les couleurs et les insignes des Forces françaises libres (FFL), tandis que les civils étaient vêtus de vêtements typiques des années 1940. C’est le cas de Carine et sa fille Léane, 16 ans. Elles expliquent : « Chaque détail a été soigneusement étudié, des coiffures aux chaussures, pour créer une ambiance authentique. Sur la place, le gros camion de la Croix-Rouge a été peint avec la calligraphie exacte de l’époque. » Au son de fusillades et d’explosions, des moteurs de jeeps militaires dans les rues de Croissy, liesse populaire, une infirmière toute de blanc vêtue, des soldats en treillis truffés de poches multiples avec des casques camouflés et des fusils, tout était réuni pour que les spectateurs se retrouvent au cœur de l’action, rappelant ainsi l’importance de l’appel lancé par le Général de Gaulle.
Des témoignages et des discours émouvants
La municipalité avait invité pour l’occasion Marie-Louise Wozniak, doyenne de la cérémonie, 98 ans, qui se souvient de l’appel à la résistance lancé par le général. Elle raconte : « J’ai rencontré le général chez lui, à Paris, mais je me souviens surtout du poème de Paul Verlaine ‘Les sanglots longs des violons de l’automne’ qui a été prononcé à la BBC le 1er et le 5 juin 1944 pour prévenir de l’arrivée des Alliés en France pour qu’on soit prêt. »
A Croissy, dimanche, même les enfants des écoles ont été mis à contribution pour rappeler le contexte historique et entonner le Chant des partisans, l’hymne de la Résistance qui résonnait sur Radio Londres en mai 1943.