Bailly-Romainvilliers a participé pour la première fois à la Nuit du handicap, samedi 10 juin, une opération nationale sous le slogan « La rencontre est une fête ».
La Nuit du handicap a commencé tôt à Bailly-Romainvilliers. Les stands installés place de la Mairie ont permis au public de mieux connaître le monde du handicap et d’appréhender les difficultés de la vie au quotidien. La manifestation informait et donnait des pistes pour aider à une meilleure inclusion des handicapés.
80 % des handicaps sont invisibles et c’est une difficulté supplémentaire pour les handicapés mais aussi pour les personnes qui les rencontrent et qui peuvent avoir une attitude inadaptée. C’est le cas des « DYS » qui comprennent la dyslexie ou la dysphasie, dont la plupart des formes sont invisibles. Pour comprendre les difficultés d’un enfant atteint de dyslexie, c’est-à-dire une altération spécifique de la lecture, il était proposé de lire un texte volontairement écrit avec des lettres inversées, ou des mots écrits à l’envers. La dyspraxie, qui altère l’organisation des gestes, rend difficiles les gestes simples comme boire un verre ou s’habiller. Faire un nœud, pour un enfant atteint de dyspraxie, est une grande difficulté. Pour l’appréhender, il était proposé de faire ces gestes avec des gants de boxe.
Anne Gbiorczyk, maire de Bailly-Romainvilliers, s’est essayée à l’exercice lorsqu’elle est passée sur le stand de la Fédération française des Dys. Des fauteuils roulants pour effectuer un parcours avec des virages prononcés ou atteindre la mairie par l’accès handicapés permettaient aux gens valides de comprendre les difficultés que peuvent rencontrer dans la vie courante les personnes à mobilité réduite.
Bailly-Romainvilliers relayait pour la première fois la Nuit du handicap qui est une manifestation nationale. Anne Gbiorczyk est particulièrement sensible au sujet puisqu’elle préside la commission des droits de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) et, au sein du Conseil départemental de Seine-et-Marne, elle est chargée de l’enfance, de la famille et de la présence médicale. Elle déclare : « C’est l’occasion, pour la commune de créer du lien avec les associations qui représentent ou qui accompagnent les handicapés et leurs familles. »
Le projet a été porté par un groupe de travail suscité par le centre communal d’action sociale de la ville. Valérie Le Grasse, conseillère municipale déléguée à l’inclusion, insiste sur l’importance de la convivialité : « Face à quelqu’un qui a un handicap, il faut rester normal, discuter, ne pas regarder, ne pas juger et ne pas avoir pitié. C’est horrible, avoir pitié c’est enfoncer encore plus la personne dans le handicap. » Anne Gbiorczyk complète : « Un handicapé, c’est d’abord une personne ; un enfant handicapé, c’est d’abord un enfant qui n’aura peut-être pas tout à fait le même comportement, le même regard, mais qui mérite le respect dû à un enfant. »
Le handicap concerne également les proches et les familles des personnes atteintes d’un trouble et l’Association française des aidants prodiguait ses conseils.
À la Ferme Corsange, une exposition a réuni deux artistes, Yoan Legrand, atteint de dysphasie, et Fathy Kizeyi, illustrateur, et a mis en regard le travail d’un artiste handicapé et d’un artiste « normal ».
La Nuit du handicap s’est poursuivie avec un spectacle gratuit à la Ferme Corsange : Miss et Mister président, d’Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David, en langage des signes, et accessible à tous les publics.