Les véhicules des trente-deux mille visiteurs du Meaux Airshow, l’année dernière, ont rempli les parkings et les routes autour de l’aérodrome de Meaux-Esbly, à Isles-lès-Villenoy. En 2024, pour l’événement, les organisateurs ont prévu des possibilités de stationnement et de navette à l’échelle du grand meeting, comme l’a expliqué à Magjournal, Patrick Monbrun, président de l’association Les Ailes du Pays de Meaux, vendredi 12 mai.
Ce ne sera plus trente-deux mille, mais quarante mille visiteurs que le meeting aérien Meaux Airshow va accueillir en 2024. Les organisateurs de la manifestation qui se déroule tous les deux ans ont fait de l’accès au meeting une priorité. Avant tout, il fallait que les problèmes posés par l’accès en 2022 soient réglés. Patrick Monbrun explique : « Les places de stationnement alors n’étaient pas suffisamment nombreuses, et c’était la même chose pour les navettes qui venaient de Meaux. Nous n’étions dimensionnés que pour accueillir vingt-mille personnes, et il faut reconnaître que nous avons été débordés. Le jour de la manifestation, le dimanche, toutes les routes alentours étaient bouchées, y compris l’A140 jusqu’à Disney. Certains ont même choisi de faire demi-tour plutôt que d’affronter les embouteillages. Ça prouve l’engouement du public pour le meeting. Mais on ne pouvait pas rester dans cette situation avec sur la route des voitures, des piétons, et des bus. Depuis le mois de janvier, on a travaillé en concordance avec la gendarmerie et la police. »
C’est un champ entier de vingt-cinq hectares qui sera loué pour y stationner quinze mille véhicules, voitures et motos. L’emplacement est situé à un kilomètre de l’aérodrome, côté Esbly ; un parking côté Meaux aurait à nouveau créé des bouchons sur l’A140. Un circuit pour accéder au lieu passera par la route nationale 3. Des navettes de bus gratuites conduiront les visiteurs à l’aérodrome à partir du parking, s’ajoutant à celles déjà existantes à partir du champ de foire et de la gare de Meaux, lesquelles , en 2022, avaient été bloquées dans le flux de la circulation mal gérée.
Une entrée payante, mais un stationnement gratuit
Jusqu’à présent, l’entrée au meeting était gratuite et le parking payant. Dorénavant, dans la nouvelle configuration, le stationnement sera gratuit mais l’entrée payante. Patrick Monbrun souligne : « Nous n’avons malgré tout pas mis un prix élevé. L’entrée sera de 8 euros par personne, et gratuit pour les moins de 12 ans. On souhaite que ça reste une manifestation grand public. Les familles doivent pouvoir avoir accès à l’aérodrome. D’autres manifestations du même type, ailleurs, affichent des tarifs d’entrée beaucoup plus chers, souvent pas moins de 30 euros l’entrée. C’est quand même un grand spectacle que l’on propose pendant toute une journée. Il faut payer le carburant des avions, certes, mais ce n’est pas ça le plus cher. C’est tout le reste, comme la location des quatre mille mètres de barrières, des barnums, des tentes, des groupes électrogènes, le logement des équipages… Ce ne sont pas moins de quatre hôtels qu’ils occupent et mille deux cents repas aux équipages et aux bénévoles sur deux jours. Et puis les avions qui ne viennent pas gratuitement. Le budget ‘avions’ à lui seul s’élève à 140 000 euros. Les assurances également coûtent cher. On est une petite association et on grossit les équipes à l’approche de l’événement. On doit toujours aller chercher des financements et des partenaires. »
A l’origine de la manifestation, deux aéroclubs de la plateforme de l’aérodrome souhaitaient réaliser des portes ouvertes, pas un meeting aérien. Ils avaient choisi le thème de la guerre de 14 puisque c’était le début du centenaire. Patrick Monbrun raconte : « Une de mes connaissances a proposé qu’il y ait un Rafale en démonstration. A partir du moment où il y avait un Rafale, on devenait une manifestation et non plus une simple journée portes ouvertes. C’était en 2014. A notre grand étonnement, on a eu énormément de monde. »
Le thème de l’année : les femmes dans l’aviation
Le meeting aérien a axé la manifestation de 2024 sur les femmes dans l’aviation. Les organisateurs ont décidé d’écarter les thèmes historiques, même si, par nature, un meeting aérien est basé sur l’Histoire. Patrick Monbrun commente : « L’aviation est confrontée à un défi majeur qui est celui de la décarbonation et l’aéronautique a besoin de personnel à tous les niveaux. Dans le transport aérien, les femmes étaient déjà représentées à hauteur de 70%, mais on a besoin de personnel dans les postes d’ingénieurs, de techniciens, de technique au sens large, et on a besoin de femmes. On a choisi de mettre les femmes en avant pour montrer que le secteur de métiers leur est pleinement ouvert. L’aviation, c’est fait pour elles aussi. D’ailleurs il y a toute une phase historique qui le montre, avec de nombreuses grandes aviatrices qui ont marqué l’histoire de l’aviation, comme Adrienne Bolland, une française qui a traversé la Cordillère des Andes, Amelia Earhart, qui a été la première à traverser l’Atlantique, Raymonde Delaroche, la première à obtenir son brevet de pilote en 1910… Honneur aux femmes pour le prochain Meaux Airshow. »
La manifestation présentera son roll-up au stand du Pays de Meaux, au salon du Bourget – le SIAE (Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace) – qui se déroulera du 19 au 25 juin.