La municipalité de Crécy-la-Chapelle et la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Seine-et-Marne ont remis des médailles à deux commerçants de la commune, mercredi 15 mars. L’événement s’est déroulé dans la salle Altmann et avait lieu pour la première fois.
C’est une première pour la municipalité. Le maire, Christine Autenzio, et le président de la chambre de commerce et d’industrie, Jean-Charles Herrenschmidt, ont remis chacun une médaille à deux commerçants, Jocelyne Fauvet, fromagère depuis quarante ans sur le marché de la commune, et Marcel Mary, gérant de la maison de la presse.
Pour Jocelyne Fauvet qui part à la retraite, la relève est assurée par ses enfants, et peut-être même ses petits-enfants.
Le marchand de journaux, lui, file sur ses 80 ans, et son histoire est tout autre. Installé depuis quarante-quatre ans dans les locaux dont la devanture donne sur la place du Marché, Marcel Mary aimerait bien prendre sa retraite également. Pour lui, il n’a pas été question de la prendre à 60 ans, pas plus qu’à 64 ans, ni à 70, ni même à 75… Dernièrement, il a quand même trouvé un repreneur avec qui il s’est entendu. Cependant, les accords entre les parties, dont les propriétaires, ont du mal à trouver une issue financière qui satisfasse tout le monde.
Depuis des années, Marcel clame qu’il va arrêter, et puis il continue. Dailleurs, ses clients l’espèrent tous. Alain vient quasiment chaque jour avec sa femme – car c’est elle qui conduit – et il explique : « Je viens de Guérard et j’aime bien venir chercher mes journaux. C’est une habitude et ça fait plus de vingt ans. » Alain prend son journal et laisse l’argent sur le comptoir tandis que Marcel continue de trier ses invendus à l’autre bout du magasin, en réelle confiance.
Marcel déclare : « C’est un métier agréable. J’aime le contact avec les gens. Je connais tout le monde ici, et tout le monde me connaît… Mais j’ai des difficultés à marcher. » Les genoux de Marcel lui jouent des mauvais tours et l’empêchent de se déplacer sans douleur. S’il fermait son commerce, sans doute pourrait-il se faire opérer, comme il l’a prévu… un jour. En attendant, il traverse son magasin en s’appuyant au mobilier qui jalonne l’endroit. Sur les étagères, il dispose les milliers de titres dont il doit gérer les invendus, un travail de tous les jours et de longue haleine.
Toute la ville et ses environs, au même titre que le maire, espèrent que Marcel va tenir sa boutique encore un peu, et continuer de faire partie du tissu économique de la collectivité.