Manque d’effectifs, fermeture de classe : pour pallier la désertification scolaire, le maire du Mesnil-Amelot ouvre l’école aux enfants d’autres communes. Entretien vendredi 10 mars.
L’ombre de la désertification scolaire plane sur l’école Antoine de Saint Exupéry. Les effectifs dans les classes se sont réduits comme peau de chagrin, passant de cent cinquante-sept en 2012 à cent vingt-trois à la rentrée 2022-2023, en maternelle et élémentaire.
L’année dernière, l’inspection académique a pris la décision de fermer une classe, ce qui a eu pour conséquence de regrouper les enfants parfois dans des classes à plusieurs niveaux, comme pour les CP (cours préparatoire) et les CE2 (cours élémentaire).
Pour pallier le manque d’effectifs, le maire, Alain Aubry, se tourne vers la solution qui lui a semblé la plus adaptée : ouvrir largement l’école aux enfants d’autres communes. Il déclare : « C’est un cri d’alerte. Nous avons besoin d’accueillir de la population nouvelle car un village sans apport nouveau de population est un village qui se meurt. Un village sans enfants s’achemine vers la fermeture d’une classe, deux classes, trois classes, puis fermeture de l’école, fermeture de la boulangerie, et puis tout le reste suit… »
La commune travaille avec la communauté d’agglomération Roissy Pays de france et la DDT (direction départementale des territoires) de Seine-et-Marne pour obtenir des permis de construire et arriver à augmenter son nombre d’habitants. Soumise au PEB (plan d’exposition au bruit) en raison de sa proximité avec l’aéroport Paris-Charles de Gaulle, Le Mesnil, qui doit accroître le nombre de logement sur son territoire, se trouve face à un réel problème. Sans apport de population, les enfants qui ont usé leurs culottes sur les bancs de l’école grandissent et la relève n’est pas assurée. Alain Aubry souligne : « Nous devons avoir une population nouvelle qui est nécessaire, offrir un nombre de logements suffisant pour maintenir l’équilibre des chiffres. Autrement dit, pour que le nombre d’habitants ne diminue pas, on est obligé de l’augmenter… Nous étudions la possiblité de construire vingt-cinq logements, à raison de cinq logements par an en cinq ans… Nous attendons l’accord de la DDT pour commencer à construire. Il n’y aura pas d’immeubles puisque nous sommes en zone C du PEB. »
Cinq enfants par an en plus permettraient de rouvrir une classe l’année prochaine. C’est peut-être sans compter sur l’apport qui pourrait se faire grâce aux enfants d’autres communes. Le maire précise : « Si on avait dix enfants en plus dès la rentrée prochaine, on pourrait prétendre à rouvrir une classe. C’est pour ça que nous proposons les inscriptions aux communes extérieures, à la seule condition que le maire de la commune de résidence des parents accepte la dérogation scolaire sans contre-partie financière. Cela peut concerner en particulier les gens qui travaillent par exemple dans des entreprises au Mesnil-Amelot, ou bien sur la plateforme aéoportuaire. Ils peuvent venir de Rouvres, Saint-Soupplets, Saint-Pathus, Dammartin-en-Goële, des parents avec des horaires décalés… Aujourd’hui, si on ne permet pas ça, d’ici deux ans on pourrait avoir à faire face à une autre fermeture de classe. »
Avec ses proches voisins, Villeneuve-sous-Dammartin et Mauregard, la municipalité du Mesnil réfléchit aussi à la solution d’un RPI (regroupement pédagogique intercommunal).
L’école Saint Exupéry comprend deux classes de maternelle, et trois classes d’élémentaire.