Lumière, mélange des matières et des couleurs, dans un style qui rappelle le street art, l’œuvre de Rabah Hypotez est, toile après toile, une découverte qui ne peut pas laisser sans réaction. Il expose actuellement au centre culturel de Villeparisis. Le vernissage a eu lieu jeudi 10 novembre.
Les œuvres, ornées de reliefs, jouent sur la perspective et la 3D. Avec décontraction et bonne humeur, l’artiste évoque son cheminement : « Quand j’avais 14 ans, j’ai commencé dans le rap. Je cherchais un pseudo proche du mot hip hop et j’ai retenu ʺhypothèseʺ, que j’ai transformé ensuite en Hypotez. J’ai fait du rap pendant une quinzaine d’années jusqu’à ce que je sois tenté d’acheter quelques toiles vierges. Je me suis laissé aller et j’ai reçu des compliments qui m’ont engagé à poursuivre dans la peinture. Je ne pourrais pas parler de mes inspirations. Je réfléchis à une toile, comme auparavant lorsque je réfléchissais à un texte, et à un moment, je sens que je suis prêt. J’utilise différents matériaux : la bombe aérosol, le sable, le plâtre, le silicone et plus généralement toutes matières susceptibles d’accrocher sur une toile. Ensuite je fais mes projections avec de la peinture acrylique.
Lorsqu’on demande à Hypotez si la vente de ses œuvres lui procure un revenu suffisant, il reste souriant, même si la réponse ne le satisfait qu’à moitié : « Certains mois, je peux vendre dix ou quinze toiles, d’autres seulement deux ou trois. C’est encore trop aléatoire. Je vais terminer mon premier livre, un roman policier. J’anime également des ateliers pour des classes de primaire ou de collège. »
Des jeunes membres du CMJ racontent : « Hier, nous avons exécuté avec Hypotez des toiles qui sont exposées ce soir. Hypotez nous a enseigné sa technique. Cette expérience a été enrichissante pour nous. Et puis c’est quelqu’un de réellement sympa ! »
Frédéric Bouche, maire de Villeparisis, et Christine Ginguené, adjointe déléguée à la culture, étaient enthousiastes devant la réussite de l’exposition. Frédéric Bouche déclare : « Nous souhaitons développer toutes les formes de la culture. Celle-ci souffre en ce moment. Il nous faut l’ouvrir et aller au-devant de la population. Le hall du centre culturel a été aménagé dans ce sens, afin de pouvoir accueillir des manifestations de ce type. Nous volonté est de donner un accès libre et gratuit au public. C’est pourquoi l’accès à la médiathèque est devenu gratuit. De même, nous avons reçu le mois dernier les artistes des arts de la rue. Tout cela relève du même esprit, du même engagement. »
Christine Ginguené ajoute : « Nous développons les actions dans les écoles, dans les quartiers. Nous considérons qu’il y a plusieurs cultures. Ce soir, par exemple, nous avons invité Ryan, un jeune Villeparisien, à venir interpréter ses chansons. Le public peut l’écouter et découvrir les toiles d’Hypotez ensuite. »
Les toiles d’Hypotez sont exposées jusqu’au 23 novembre.