Une cérémonie pleine de retenue a marqué, dimanche 30 octobre, le passage de la flamme du Soldat inconnu devant le monument aux morts de Lagny-sur-Marne.
Le passage de la flamme du Soldat inconnu, dite « flamme sacrée », a été célébré devant le monument aux morts. Partie le matin de l’arc de Triomphe, à Paris, la flamme a fait étape à Brou-sur-Chantereine avant de s’arrêter à Lagny et de poursuivre son périple vers Montry. Rythmée par une sonnerie aux morts, le Chant des adieux et la Marseillaise, la cérémonie a gardé tout au long de son déroulement un caractère dépouillé et solennel.
Il y a cent ans, le 11 novembre 1923, André Maginot, ministre de la Guerre, avait allumé pour la première fois la flamme du souvenir sous l’arc de Triomphe. La crainte de l’oubli de l’horreur de la « Grande Guerre », celle que l’on appela un temps « La der des der », avait amené nos ainés à mettre en place une cérémonie annuelle du ravivage du feu sacré, sur la tombe du Soldat inconnu.
Depuis 1938, c’est une célébration légèrement différente que les anciens combattants ont choisie pour honorer leurs morts. Ils ont arrêté la date du 1er novembre et le trajet entre Paris et Verdun pour transporter, chaque année, la flamme du souvenir. Commencé sous l’arc de Triomphe le 30 octobre, le trajet se termine trois jours plus tard au mémorial de Verdun.
Les athlètes de l’Association sportive du ministère de l’Intérieur et de la base de défense de Verdun ont couru de village en village, de monuments aux morts en monumentsaux morts en portant la torche sacrée sur trois cent quarante kilomètres.
Maurice Michelet, président du Comité de la voie sacrée nationale et de la voie de la liberté, explique : « D’abord véhiculée en voiture dans une lampe-tempête, elle fait l’objet, depuis 1989, d’un transfert pédestre de Paris à Verdun. Cette manifestation renforce la nécessité de commémoration, non seulement pour la guerre de 14 – 18, mais pour toutes les autres, jusqu’aux conflits d’aujourd’hui et les opex (opérations militaires extérieures). Si cette flamme représente au départ le soldat enterré sous l’Arc de Triomphe, c’est aussi la flamme de l’espérance. »
Jean-Paul Degeorges, président du comité d’entente et organisateur de la cérémonie, pupille de la nation, déclare : « Lorsque j’ai été libéré de mes obligations de la guerre d’Algérie, après quelques hésitations, je suis devenu président du comité d’entente ainsi que de nombreuses autres associations. J’ai gardé mes fonctions au sein du comité. Pour moi, le monument aux morts de la guerre de 14-18 revêt aussi un sens personnel : le nom de mon père y est inscrit. Mon père est mort des suites de ses blessures. Mes relations avec lui ont été difficiles et chaque fois que je fais quelque chose, c’est aussi en son nom avec l’impression de me rattraper. »
Avant la Marseillaise, la municipalité de Lagny a fait déposer une gerbe au pied du monument. Après une heure d’une cérémonie poignante, les participants se sont séparés, encore emprunts de la gravité du moment qu’ils venaient de partager.