L’ambiance était particulièrement tendue au conseil municipal de Meaux, vendredi 14 octobre. L’intervention de l’opposition sur le rapport de la chambre régionale des comptes a mis le feu aux poudres.
La majorité et l’opposition ont eu des débats particulièrement houleux lors de la présentation du rapport de la cour des comptes. Les opposants aux maire, Valentine Rousseau et André Moukhine-Fortier, ont mis en exergue l’utilisation de la voiture de fonction avec chauffeurs par le maire pour des déplacements entre Meaux et son domicile parisien et l’indemnité forfaitaire de représentation. Jean-François Copé leur a répondu : « Vous avez, avec un zèle particulièrement développé, pris la totalité de votre temps de parole à vous focaliser sur ma voiture et mon indemnité. Pourtant, les rapports de la chambre régionale des comptes sont un satisfecit pour tout ce que l’on a fait pour la ville. Vous n’avez pas même pas salué les bons résultats que l’on jamais aussi bien obtenus depuis vingt-cinq ans. Les magistrats n’ont à aucun moment parlé de fraude ou encore de malversation. » Le maire a justifié le besoin d’utiliser la voiture de fonction : « Tous les maires ont des voitures de service car la charge de travail est permanente. On est en permanence mobilisé, mobilisable. Je n’ai jamais utilisé les voitures de fonction pour des déplacements personnels. La chambre régionale des comptes n’a aucun moment parlé d’utilisation de la voiture de service pour aller en vacances… jamais. »
Jean-François Copé a rappelé qu’il réside à Paris pour des raisons familiales connues des Meldois, et a souligné que son opposante, Valentine Rousseau, « n’habitait pas à Meaux, lors de l’élection municipale ». Les interventions du maire étaient suivies d’applaudissements du public et de huées à l’encontre des élus de l’opposition.
Le maire a dénoncé les propos « haineux » de l’opposition sur les réseaux sociaux et a diffuser des exemples de posts sur l’écran géant de la salle du conseil. Il a dénoncé le soutien des élus de l’opposition à Hadama Traoré, un « lanceur d’alerte » qui aurait menacé des élus de la majorité. Jean-François Copé déclare : « Vous avez écrit à plusieurs reprises qu’Hadama Traoré est un honnête et honorable lanceur d’alerte. En vérité, est-que ce monsieur Traoré a été révoqué de la fonction publique après avoir fait des menaces à la mairie d’Aulnay-sous-Bois, et a-t-il été poursuivi pour apologie du terrorisme ? » Jean-François Copé a précisé que des élus de la majorité avaient été l’objet « d’un certain nombre de menaces » de la part d’Hadama Traoré et d’un commerçant meldois en redressement judiciaire. Ainsi, Amandine de Kesling, adjointe au maire, témoigne : « J’ai été interpellée, un soir, alors que j’étais avec mes enfants. J’ai été victime d’intimidation et de diffamation publique. » Des plaintes ont été déposées.
André Moukhine-Fortier a assuré ne pas connaître les mis en cause. Il a ajouté qu’il avait le sentiment de ne pas être dans un conseil municipal mais « dans un tribunal ».