A l’automne, les fruits des arbres arrivent à maturité, l’ONF organise alors le ramassage des glands dans des zones rares et spécifiques occupées par de majestueux chênes. La récolte de cette année, débutée mardi 4 octobre, viendra à son tour garnir les futures forêts.
En octobre, quand les enfants s’en remplissent les poches, les glands du chêne, dont les sangliers raffolent, demeurent avant tout des fruits particulièrement recherchés par les forestiers. En Ile-de-France, comme sur le territoire national, ils organisent leurs ramassages dans des parcelles classées par l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).
Les services de l’ONF indiquent : « Les parcelles sont réputées pour la qualité de leurs chênes, dont l’héritage génétique se retrouve naturellement dans les fruits. Les conditions climatiques et pédologiques confèrent aussi à leurs arbres une grande qualité. Dans la région Ile-de-France, six forêts domaniales ont le privilège d’en faire partie : Fontainebleau, Dourdan, Saint-Germain, Villefermoy, Marly et Sourdun… Les massifs ne sont jamais parcourus entièrement car les ramassages réalisés au sol ne concernent que quelques parcelles classées, reconnues pour la qualité des arbres et la pureté de l’espèce. A Fontainebleau, par exemple, seuls 120 ha sur les 22 000 ha du massif sont sélectionnés. »
Les ramasseurs s’affairent à trier les glands des chênes tombés par terre. Les marrons et les verts sont promus à un bel avenir tandis que les beiges restent sous les feuilles. De grands sacs de 30 litres sont alors remplis, scellés puis identifiés par des numéros certifiant leur provenance exacte. La traçabilité permet ensuite aux forestiers de l’ONF de choisir les futurs plants en fonction de leur territoire d’origine.
Des graines pour la forêt de demain
Une fois les ramassages terminés, l’ONF expédie la majorité des sacs à la sècherie de la Joux dans le Jura. Les glands triés font l’objet d’un examen précis. Un traitement particulier leur est réservé pour qu’ils poussent dans les meilleures conditions. Seuls les meilleurs seront gardés avant leur stockage en chambre froide jusqu’au printemps.
Identifiés selon leur région de provenance, les lots de semences seront revendus à des pépiniéristes privés ou expédiés à la pépinière ONF des Essarts située dans la forêt domaniale d’Eawy (Seine-Maritime). D’ici deux ou trois ans, lorsqu’ils atteindront une trentaine de centimètres, ils serviront en grande partie à replanter les forêts publiques. Ils aideront à reconstituer les forêts impactées par le changement climatique.