Jean-Michel Morer, le maire de Trilport, s’inquiète des conséquences de l’inflation sur les finances de sa commune. Il a tiré la sonnette d’alarme, vendredi 23 septembre.
Pour Jean-Michel Morer, « C’est maintenant qu’il faut intervenir » : « On est en septembre. Le chauffage, ce sera pour mi-octobre jusqu’en mars. Les factures vont s’envoler et il y aura également des renégociations de contrats. »
Le maire, également membre du bureau national de l’Association des petites villes de France, a constaté une forte augmentation du prix du gaz et il s’attend à une hausse de celui de l’électricité : « On va avoir un débat sur l’éclairage la nuit. Faut-il l’éteindre ? Si oui, à partir de quelle heure ? Jusqu’à quelle heure ? Faut-il éteindre vraiment partout ? Nous allons avoir ce dialogue avec les citoyens. C’est la feuille de route d’octobre-novembre. J’ai la chance de disposer de services, au niveau de la ville, qui sont particulièrement économes, mais c’est vrai que la réponse adéquate sera d’obtenir une nouvelle règle du jeu pacifiée au niveau des augmentations du prix de l’énergie, qui permette d’avoir un prix avec des seuils raisonnables. »
Les repas à la cantine ont également augmenté de 6 à 8 %. La hausse n’a pas été répercutée sur le prix de la demi-pension. Le maire explique : « Étant donné que l’on avait déjà eu recours à l’augmentation des impôts, on n’a pas jugé bon d’en rajouter, afin d’épargner nos administrés. Aujourd’hui, nous sommes face à un problème sans précédent avec une augmentation, par quatre à cinq des prix de l’énergie, doublée d’une augmentation du point d’indice qui va créer une hausse de 1 à 2 % de la masse salariale, alors que ce n’était pas identifié au départ, et une inflation entre 5 et 10 %, minimum. »
Des collectivités ont commencé à réduire leurs services. Jean-Michel Morer précise : « Des piscines, mais aussi des musées et des médiathèques, ferment. » L’Association des petites villes de France veut être un lanceur d’alerte avec comme leitmotiv l’expression anglo-saxonne de « blackout territorial ». Jean-Michel Morer précise : « Cela signifie la dégradation, voire la fermeture des services publics. La situation est périlleuse car les communes ne pourront pas y faire face. L’égalité républicaine du service public dans nos territoires est remise en cause. »