Meaux pourrait être inondée à mi-hauteur des façades des bâtiments en centre-ville. La prévision de la crue centenaire ferait envisager le pire, si les précautions n’étaient pas prises par l’EPTB (établissement public territorial de bassin) Seine Grands Lacs dont Régis Sarazin, maire de Nanteuil-lès-Meaux et vice-président du Pays de Meaux, est vice-président. Vendredi 26 août, tandis que la sécheresse nationale était d’actualité, il a expliqué comment la ville et sa région seront à l’abri de l’eau, tout comme la cérémonie d’ouverture des JO en 2024.
La fameuse crue centenaire guette au coin du bois. En fait, même s’il s’agit d’une crue majeure plutôt « centennale », autrement dit qui a une chance sur cent de se produire chaque année, les risques demeurent. En cas de grande crue, comme en 1910, Meaux serait submergée. L’eau arriverait à la moitié de la façade du bâtiment du Crédit Lyonnais (LCL) à l’angle de la rue du Grand-Cerf, en bordure de quai de rivière. L’eau est précieuse et le flux des rivières est devenu instable.
L’EPTB Seine Grands Lacs réalise un chantier colossal, à hauteur de quelque 150 millions d’euros pour neuf casiers de rétention. L’ensemble représentera une réserve de trois millions de mètres cubes d’eau. Le projet de la Bassée (Nord) permettra de réguler l’eau au moment qui pourrait être critique pour la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques en 2024.
Régis Sarazin, vice-président de Seine Grands Lacs, déclare : « Imaginez un peu qu’il y ait des inondations à ce moment-là, ça serait une catastrophe, il faudrait annuler la cérémonie. Cependant, les travaux ne sont pas faits que pour garantir les JO mais aussi pour protéger les régions desservies par les fleuves concernés qui viennent se jeter dans la Seine. En cas de sécheresse, comme ça s’est produit cet été, il faut pouvoir relâcher de l’eau pour maintenir le niveau dans les rivières, et, en cas de crue, il faut pouvoir la retenir pour empêcher les inondations. Le premier casier de la Bassée prévoit de réduire la crue de la Seine de cinq à quinze centimètres. Le chantier a commencé et est actuellement le plus grand de France. En aval avec la Marne, nous avons beaucoup d’importance puisque la rivière alimente la Seine. »
Le chantier pharaonique n’empêche pas de prendre l’environnement en considération et de préserver les espèces animales. Régis Sarazin souligne : « La zone de la Bassée commence d’ailleurs déjà à devenir un lieu de promenade. Elle offre un cadre touristique pour des loisirs responsables, comme au Pâtis à Meaux, mais en beaucoup plus grand. »
500 millions m3 d’eau disponibles pour l’automne
Patrick Ollier, président de Seine Grands Lacs, souligne : « Cet été, la part d’eau restituée depuis les quatre lacs-réservoirs a représenté jusqu’à 98 % du débit observé sur les territoires en aval, et 55 % du débit enregistré à Paris-Austerlitz. Sans le soutien d’étiage, on estime que le seuil de crise aurait été franchi dès juillet sur la Seine, la Marne, l’Aube et l’Yonne, ce qui aurait imposé de fortes restrictions d’usage. Avec une capacité restante de plus de 60 %, les lacs pourront poursuivre sans difficulté le soutien d’étiage après le 1er novembre et jusqu’au 15 décembre, si nécessaire. » Au 23 août, cinq cents millions de mètres cube d’eau étaient encore disponibles pour poursuivre les restitutions tout au long de l’automne.