Les établissements publics d’aménagement EpaMarne et EpaFrance ont fêté respectivement leur 50e et 35e anniversaire, mardi 12 juillet, à Paris. L’avenir de la ville qui était au cœur des débats n’a pas attiré le nombre d’invités attendu.
Les anniversaires des deux établissements publics d’aménagement de l’Est parisien ont eu lieu à la Station F, la pépinière de starts-up créée par Xavier Niel, à Paris. Les deux événements auraient dû rassembler les responsables locaux mais une partie des invités, dont des membres des conseils d’administration, n’a pas fait le déplacement. Le choix de la localisation mal appropriée, le début des vacances pour les juillettistes, et la chaleur qui atteignait ce jour-là 41°C, ont eu raison de la motivation des absents.
Faut-il abandonner la ville ?
Dans une salle clairsemée, la première partie de la soirée était consacrée au Tribunal des générations futures (TGF) et portait sur l’avenir de la ville. Les défenseurs et les opposants au modèle citadin se sont succédé à la barre. Le public et un jury devaient ensuite se prononcer. Nathalie Tortrat, maire de Gouvernes et membre du conseil d’administration d’EpaMarne, figurait parmi les jurés et était partagée : « J’ai la chance de vivre dans un village entouré de 85% de terres agricoles, mais à un kilomètre, on est en ville, à Lagny. C’est un avantage. »
Yann Dubosc, le président d’EpaMarne et maire de Bussy-Saint-Georges, déclare : « Il faut peut-être ré-inventer la ville plutôt que l’abandonner. A Bussy, on essaye de conserver la part de campagne dans la ville. On a inscrit la préservation des espaces verts dans notre plan local d’urbanisme. Dans le nouveau quartier du Sycomore, près de cent dix millemètres carrés de parc vont être créés. »
Pour Thierry Cerri, président d’EpaFrance et maire de Coupvray, « la raison a pris place sur la passion » : « En trente-cinq ans, de nombreux projets ont été réalisés et ont contribué à bâtir un territoire et lui donner un rayonnement et une attractivité. » EpaFrance aménage le territoire de six communes autour de Disneyland Paris.
Laurent Girometti, directeur général des deux établissements publics, indique : « Le tribunal n’était pas là pour juger les aménageurs, les élus et les acteurs de la ville mais pour juger la ville elle-même. Soulever ces questions permet de revoir les pratiques de l’aménagement. L’abandon de la ville est envisagé par certains comme une solution. Mais ce n’est pas notre manière de voir les choses. Un anniversaire permet de regarder le passé mais aussi de se projeter vers le futur. »
Selon la consultation effectuée à la sortie du TGF, 79% des spectateurs étaient opposés à la disparition du modèle citadin.