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De sa voix suave, elle enveloppe le cœur et l’âme de ceux qui l’écoutent. Alix – c’est son vrai prénom – compose et interprète au chant et à la guitare les chansons qu’elle vient d’immortaliser dans un EP*. Il est sorti vendredi 17 juin, en CD et accessible sur les plateformes de musique sur le net.
Alix, qui est née et a grandi à Meaux, a eu le déclic professionnel pour la musique à l’âge de 12 ans, quand, après un concert, l’un des musiciens lui a mis sa guitare dans la main, lui montrant quelques notes. C’était sur scène, et là, tout le public a repris en chœur la chanson de U2 interprétée par Alix. L’effet n’était pas prévu mais il a conduit directement la fillette qu’elle était à l’époque, dans les bras de la fée Musique. Depuis, sa muse l’accompagne manifestement puisqu’Alix s’est mise à composer ses titres, à la guitare comme au chant. De café-concerts en salles parisiennes comme Le Réservoir, l’Etage, et Le Gibus café, en passant par ses études à Atla, l’Ecole musiques actuelles à Paris, la chanteuse de 27 ans grimpe dans la profession.
Avec l’inspiration à laquelle le public adhère à fond, Alix livre aujourd’hui ses chansons après avoir réalisé le clip de son titre phare, « Ne me dis pas ». Cette chanson-là, peut-être encore davantage que les autres, avec l’élégance des mots et la clarté de la guitare, elle touche. Alix jette avec grâce son feutre, fait lentement l’abandon du grand manteau qui la calfeutre, et tire son espadon (invisible)… Aux premières notes, elle vous prévient qu’à la fin de l’envoi, elle touche… La citation empruntée à Cyrano de Bergerac, et adaptée, lui sied comme un gant car les chansons d’Alix ont la finesse, l’intelligence et la sensibilité du cœur… et peut-être un point commun entre les auteurs puisque celui de Cyrano, Edmond Rostand, a été largement reconnu par le public dès la première représentation de sa pièce majeure.
Alix chante « vrai ». Tout son être vibre des histoires qu’elle raconte en mélodies et couplets et par voix (avec un « x ») de conséquence, l’auditoire est pris aux tripes. D’ailleurs, c’est un peu ce que la chanteuse veut : même si on lui demande avec insistance, elle ne dira jamais exactement de quoi ses chansons parlent. Elle explique : « Chacun doit pouvoir s’identifier, chacun a ses histoires et ça serait dommage de restreindre la compréhension d’une chanson à ma seule histoire… J’aborde la résilience et le fait de pouvoir guérir de ses blessures, et plus particulièrement celles de l’enfance, d’en faire des forces et de savoir pardonner. Je parle également d’amitié, de liberté, d’empathie. » Ce qui intéresse la chanteuse n’est pas tant de parler que de chanter. Posée, elle répond aux questions mais ne développe pas trop au-delà, vraisemblablement toujours par peur de dévoiler un peu trop d’elle-même. Des bleus au cœur, Alix en a. D’ailleurs, comment pourrait-elle chanter comme ça si elle n’avait pas l’expérience de la vie, avec ses douleurs, ses regrets ? Ce sont aussi ses accomplissements et l’acheminement vers l’espoir.
Le but est atteint : difficile de l’écouter sans verser une larme parce que cette histoire-là, chacun l’a vécue, en effet. Comme pour cacher tout ça, Alix parle de la technique, qu’en professionnelle, quoi qu’il en soit, elle ne néglige en aucune façon : « Le son, les arrangements, le travail de fond… »
Pendant l’été, Alix va préparer ses concerts de la rentrée, ainsi qu’un deuxième clip, et surtout, elle va recevoir sa nouvelle guitare faite sur mesure par un luthier « extraordinaire », comme elle dit.
* EP : abrégé pour « extended play », un format musical comportant plus de pistes que le single et moins de pistes que l’album.
