Villevaudé ► [Vidéo] Le refuge pour animaux est saturé : 56 demandes d’abandon en une semaine

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Le refuge de la Fondation Assistance aux Animaux, à Villevaudé, doit faire face à une explosion des abandons, parallèlement à un ralentissement des adoptions. Rencontre avec les salariés, les bénévoles, et les animaux du refuge, mercredi 6 juillet.


 

La Fondation Assistance aux Animaux doit faire face à une hausse inédite des abandons depuis le mois de décembre. D’une capacité de quatre-vingt-dix places pour les chats et autant pour les chiens, le refuge de Villevaudé accueille aujourd’hui cent quarante-cinq chats et cent quinze chiens. Isabelle, la responsable, explique :  « Nous envisageons mal l’été. Nous gardons des endroits pour gérer les maltraitances quand la police nous appelle. Nous n’avons plus de place, on pousse les murs, on place des animaux dans les hangars… Depuis jeudi dernier, nous avons eu 56 appels pour des abandons, mais nous ne pouvons pas prendre de nouveaux animaux. Les gens ont toutes les bonnes raisons du monde pour abandonner leur animal. Ils ont pris un chiot, mignon, tout chou, maintenant, ils se rendent compte qu’il faut s’en occuper, qu’il faut le gérer. On veut toujours le dernier chien à la mode, mais il faut savoir le maîtriser, comme le staff et le malinois. Nous commençons aussi à avoir des beagles, parce qu’ils redeviennent à la mode… C’est impensable ce qui se passe avec les abandons. »

Un « effet covid » a été constaté par les professionnels du refuge : les gens ont pris des chiens pendant le confinement, ou quand ils étaient en télétravail. Mais le chien n’a jamais été seul. Le rythme change, il faut le sortir… Aujourd’hui, le refuge ne désemplit plus. Les adoptions ne suffisent plus pour libérer des places. Isabelle indique : « Si nous n’avons pas d’adoptions,  bientôt nous ne pourrons plus rien faire. » Le dernier weekend d’adoption, en juin, a vu une baisse de 50 % des départs par rapport à l’année précédente.

Le refuge a aussi récupéré des chiens et chats d’Ukraine. Au début du conflit, la fondation envoyait des croquettes dans des refuges polonais qui les acheminaient ensuite en Ukraine. Un refuge ukrainien a lancé un appel fin février, parce qu’il avait besoin que ses animaux soient évacués. La fondation a pris en charge un premier convoi de vingt-six chiens à la frontière. S’en est suivi un deuxième quelques semaines plus tard, avec trente chiens et des chats. Les animaux ont parfois des pathologies lourdes : certains sont estropiés, une petite chienne a une balle dans le corps, des chats sont sans queue ou sans oreilles. Si certains peuvent être immédiatement adoptés, d’autres ne le seront qu’après une quarantaine, car vaccinés mais sans identification.

Mercredi 6 juillet, Choupette, un croisé spitz, a trouvé sa famille pour la vie avec Christian. Le départ de la petite boule de poils noirs a été largement salué par l’équipe de la fondation, puisqu’elle est le premier animal arrivé d’Ukraine à quitter le refuge. Christian, retraité, déclare : « J’ai eu une dizaine de chiens dans ma vie. Je cherche un petit chien depuis quelques temps pour me tenir compagnie, pour me promener, parce que ma femme ne marche presque plus. Je me promenais tout seul jusqu’à présent. Avec un petit chien, ce sera mieux. Choupette s’est laissée caresser, elle a l’air sympa. »

Dès que les visiteurs passent le sas d’accueil du refuge, ils se retrouvent entourés des chiens les plus sociables ou les plus vieux du refuge, qui demandent sans relâche des caresses. Isabelle, qui était bénévole avant de devenir la responsable du refuge, les connaît tous, sachant quels profils conviendraient lors d’une adoption. Les animaux recueillis ont des passés souvent difficiles : de l’abandon pur et simple, à la saisie policière, en passant par des sauvetages ou encore la fourrière… La responsable sait que certains ne sont pas forcément adoptables, mais ils ont ici une chance de vivre au calme, protégés et entourés de l’amour des quatorze salariés du refuge et de la vingtaine de bénévoles.

Les chiens vivent dans des box spacieux et chauffés. Ils sont promenés par les bénévoles dans trois espaces extérieurs, où ils peuvent courir en toute liberté. Les chats, quant à eux, sont dans deux bâtiments distincts avec une infirmerie, mais aussi une chatterie, pour ceux atteints de Fiv. Ils profitent d’espaces extérieurs paysagers et les bénévoles n’hésitent pas à venir avec des jouets pour pouvoir les amuser, en plus de les sociabiliser.

Certains chiens sont au refuge depuis près de dix ans. Isabelle espère que des familles sauront leur donner « une seconde chance » pour une nouvelle vie.

Le refuge est ouvert l’après-midi 7 jours sur 7. Contact : 01 60 26 20 48.