L’inspection académique a annoncé qu’elle comptait fermer une classe à l’école maternelle Bellevue, à Lizy-sur-Ourcq. Ce matin, vendredi 1er juillet, les parents d’élèves, soutenus par la municipalité, ont manifesté devant l’établissement pour s’opposer à la décision de l’administration.
L’inspection académique a annoncé qu’elle comptait fermer une classe à l’école maternelle Bellevue. Les parents d’élèves ont appris la nouvelle au conseil d’école, jeudi 23 juin, et, opposés à la décision, tentent de faire entendre leur voix. Laetitia Deboosere, la présidente de l’association des parents d’élèves (APE), constituée depuis seulement cette année, explique : « Nous avons mis en place deux pétitions. Dans la première, nous réclamons de conserver la classe. Si elle est fermée, ça va forcément venir gonfler les effectifs dans les classes, et encore d’avantage en cas d’absence d’un professeur. C’est déjà compliqué actuellement. La seconde pétition cible le fait que nous souhaiterions que l’école, maternelle et élémentaire, soit de nouveau classée en REP (réseau d’éducation prioritaire), comme c’était le cas avant, quand ça s’appelait encore ZEP (zone d’éducation prioritaire). L’Éducation nationale nous en a fait sortir, ce qui fait que les classes sont plus chargées et que nous avons moins de moyens pour aider les enfants. Lizy est un cas un peu spécial car beaucoup d’enfants sont en difficulté scolaire et ont besoin d’aide. Les inscriptions en Rased (réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficultés) sont nombreuses. »
La municipalité soutient le mouvement des parents. Le maire, Maxence Gille, avec plusieurs élus de la ville, s’est mêlé à la manifestation devant la maternelle. Il souligne : « Ça fait plusieurs années que l’on fait face aux menaces de fermeture de classes. L’année dernière, comme cette année, l’inspection avait pris la décision de fermer une classe, mais des élèves se sont inscrits durant l’été, et après recomptage à la rentrée, la classe a été maintenue. Cette année, pour l’instant, il y a moins d’élèves inscrits. Cependant, le ministère devrait tenir compte du fait que Lizy devrait être en REP. A défaut, ça serait la moindre des choses de ne pas fermer de classe, d’autant qu’un professeur a déjà été affecté. Rien ne s’oppose à garder la classe ouverte. »
L’école, qui compte six classes avec un effectif de cent quarante-six enfants, pourrait ainsi se réduire à cinq classes, ce qui augmenterait le nombre d’élèves par classe à une trentaine. Les parents espèrent, dans un premier temps, voir les pétitions aboutir à un rendez-vous avec la DSDEN (direction des services départementaux de l’Éducation nationale), pouvoir plaider la cause de la maternelle de Lizy, et du même fait celle de l’élémentaire.
Le maire précise : « L’inspection doit prendre en compte la particularité de Lizy et nous souhaiterions proposer, peut-être à titre expérimental, que l’école soit désolidarisée du collège. Les zones de REP sont liées aux collèges. Or, le niveau des enfants de Lizy n’est, d’une manière générale, pas le même que dans les villages du Pays de l’Ourcq. Lizy a atteint depuis longtemps un taux de logements sociaux conséquent et de nombreux élèves issus d’une population fragile ont besoin de davantage d’aide. Quand ils se retrouvent au collège, ils sont mélangés avec ceux des villages, et les niveaux sont disparates. C’est un problème qui ne se pose pas dans les grandes villes, comme à Meaux, dans le quartier de Beauval, où les écoles primaires sont liées au collèges, eux-même classés en REP, voire en REP+… Ne pas fermer une classe est une action immédiate, mais il faudra un peu de temps pour repasser en REP. »
1 094 réseaux composent la carte de l’éducation prioritaire. Au sein de chacun d’entre eux sont associés un collège et une ou plusieurs écoles primaires dont les élèves, le plus souvent issus de milieux populaires, rencontrent des difficultés d’ordre scolaire ou social.
Historiquement Lizy était une cité ouvrière et l’une des premières en Seine-et-Marne à proposer des logements aux employés qui travaillaient sur place. L’empreinte est restée et la ville a atteint un taux record de logements sociaux dans le département qui s’élève à 41,1%. Elle est classée quatrième, le plus fort taux étant au Mée-sur-Seine avec 45,3%.
Laetitia Deboosere complète : « En primaire, il y a une classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) qui regroupe une douzaine d’enfants et dont le nombre augmente régulièrement. Selon le conseil d’école, l’assistante sociale effectue davantage d’heures à la maternelle de Lizy qu’ailleurs. De plus en plus d’enfants doivent être pris en charge par les psychologues scolaires. »
Les parents d’élèves et la mairie ont envoyé leur courrier à la DSDEN, mercredi 29 juin. Ils attendent une réponse.