Le centre de méthanisation implanté dans le hameau de Magny-Saint-Loup, à Boutigny, fournit le gaz à quarante-trois maisons. Apport de lisier, cuves, réseau… tout se passe sur les terres du Gaec Mahé, agriculteur-éleveur de vaches. Les élus ont visité l’installation mercredi 15 juin.
Les habitants du village, plus particulièrement ceux de Magny-Saint-Loup, bénéficient du gaz généré par le centre de méthanisation. Pour la commune, l’avancée environnementale est conséquente. Marc Robin, le maire, met l’accent sur la coordination et l’information : « Le projet a permis d’associer le groupement agricole (Gaec) Mahé, GRDF et la commune. Aujourd’hui quarante-trois maisons du hameau sont branchées au réseau de gaz alimenté par le centre de méthanisation du Gaec Mahe. »
Daniel Aubart, adjoint au maire chargé du projet, déclare : « L’électricité et le téléphone ont été installés dans la commune en 1914. En 1964, c’était le réseau d’eau potable, en 2018 la fibre et en 2021-2022 le raccordement au gaz produit dans le hameau de Magny-Saint-Loup. »
Michel Mahé, l’exploitant agricole et éleveur, explique le fonctionnement: « Il y a deux cuves sous le hangar. L’une reçoit le lisier des vaches de l’exploitation. Par l’intermédiaire d’une pompe, les matières liquides sont injectées dans le Cres (broyeur, mélangeur). Les résidus des céréales et betteraves produites sur l’exploitation sont chargés dans une trémie pour les mélanger puis convoyées dans le Cres. Une pompe injecte le mélange dans le digesteur où se fabrique le gaz. Toute l’installation est supervisée en permanence. » Il poursuit : « La deuxième cuve sert au stockage des matières et du gaz. Nous avons huit heures de réserve de gaz dans les deux cuves. »
Sécurité
En matière de sécurité, le producteur assure : « Le risque en matière d’incendie est proche de zéro. Si le gaz venait à s’enflammer, il n’y aurait pas d’explosion. Il est en basse pression, à 0,3 bar. A titre de comparaison, une bouteille de gaz c’est 60 à 80 kilos de pression. Le gaz est filtré pour enlever le soufre résiduel, l’essentiel du soufre étant solidifié dans le digesteur. Il est ensuite envoyé vers un compresseur et une série de filtres afin d’obtenir un gaz pur à 98%-99% de Ch4 et compressé à 4 ou 5 bars. »
Les résidus du digesteur sont envoyés dans un réservoir à ciel ouvert. La matière liquide produite sert d’engrais pour les troix cents hectares de l’exploitation. Aucune odeur ne se dégageait de l’installation au cours de la visite.
Pour le Gaec, l’installation représente un investissement lourd avec un retour estimé à douze ans.