La patrouille de France est l’invitée d’honneur du Meaux Airshow, dimanche 10 juillet, à Isles-lès-Villenoy. Magjournal a rencontré un de ses membres, Athos 7, vendredi 10 juin.
Le capitaine Jean-Philippe Tanguy, aussi appelé Athos 7 (Athos est l’indicatif radio de la Patrouille et 7 son numéro) est pilote de chasse, mais il est surtout ambassadeur de l’Armée de l’air dans la Patrouille de France qui se produira à l’aérodrome de Meaux-Esbly. Il est l’extérieur gauche de la Patrouille : « Je fume en rouge », explique-t-il.
La Patrouille de France est composée de huit titulaires et d’un remplaçant. Athos 7, âgé de 41 ans, fait actuellement sa dernière année dans la patrouille, la quatrième. Il indique : « Chaque année, l’équipe se renouvelle du tiers. Le neuf, le sept, et le leader partent. Chaque année, il y a trois nouveaux pilotes, les deux intérieurs et le charognard, le numéro quatre, qui prend la place du leader l’année d’après. Cela permet de renouveler en jeunesse et en énergie la ‘grande dame’, comme on l’appelle. »
Le rythme des manifestations est soutenu pour les pilotes : avant le Covid, il y en avait cinquante par an ; aujourd’hui, il y en a trente-cinq, voire quarante. Le capitaine Tanguy précise : « Pendant la période hivernale, d’octobre à mai, on forme les nouveaux pilotes et on construit la présentation. On a deux vols et deux séances de sport quotidiens. Cela fait des journées de quasiment douze heures. En rythme estival, la semaine dure du jeudi au mardi. On part le jeudi ou le vendredi, on va sur un site, on s’entraîne, on fait la démonstration et on redécolle le samedi ou le dimanche pour faire une autre démonstration sur un autre site. On rentre bien souvent le lundi. Après, il y a le débriefing du week-end. Le mardi et le mercredi nous sommes en repos. »
Les pilotes seront en briefing au Bourget vendredi 8 juillet. Ils feront leur vol d’entrainement dans la foulée au-dessus de l’aérodrome de Meaux-Esbly. Samedi 9 juillet, ils seront en démonstration à Versailles, avant de participer, dimanche 10, au Meaux Airshow.
L’avion sur lequel se font les démonstrations est l’Alpha Jet, un bi-réacteur « taillé pour la démonstration aérienne », comme l’indique le capitaine. Il décrit : « L’Alpha Jet est un avion à réaction qui peut faire des figures de voltige. Avec cet avion, on peut évoluer jusqu’à 500 nœuds, à quasiment plus de 1 000 km/h. L’avion n’est pas supersonique. C’est un biplace d’entraînement, il y a donc deux sièges éjectables. Il peut monter comme un avion de ligne jusqu’au niveau 400. La vitesse d’évolution pendant une démonstration peut aller de 150 à 400 noeuds, entre 300 et 800 km/h. On évolue à trois mètres les uns des autres. Cela nécessite une rigueur et une précision très grandes. »
Sur sa figure préférée, le capitaine Tanguy répond : « On aime bien, quand on est un extérieur, en extrémité de la patrouille, faire l’entrée en scène que vous verrez à Meaux. C’est la première figure que l’on va montrer au public avec deux avions qui tournent de manière concentrique en rouge et en bleu, autour de la patrouille qui évolue en ligne droite, avant de partir dans le plan vertical et d’effectuer une boucle. La figure est assez technique, parce qu’on doit maintenir un niveau d’espacement constant avec le reste de la patrouille. Quand le leader ordonne l’arrêt de ‘l’apache’ – le nom de la figure – on doit vite revenir à notre place, de manière à enchaîner avec la figure qui va suivre. C’est très sympa à piloter. »
La passion pour l’aéronautique lui est venue tôt. Son père l’a emmené sur des aérodromes franciliens dès l’âge de 4 ans. Le pilote explique : « Je suis tombé dans la marmite quand j’étais tout petit. Je suis rentré de l’école un soir, à 6 ans, et j’ai dit à ma mère, ‘maman, je veux devenir pilote de chasse’. » Il poursuit : « Après le bac, j’ai suivi des études supérieures à la faculté d’Orsay. En parallèle, j’ai réussi le concours de l’Armée de l’air pour devenir pilote en 2001, j’avais 20 ans. » Il a ensuite volé comme pilote de chasse pendant quinze ans sur Mirage 2000, puis a été instructeur sur Alpha Jet, à Tours. Il a rejoint la Patrouille de France en 2018 avec les prérequis exigés des 1 500 heures sur avion de chasse et la qualification de chef de patrouille. Il indique : « C’est formidable de partager sa passion auprès du grand public en étant ambassadeur de l’Armée de l’air et de l’espace, de susciter des vocations chez les plus jeunes, de montrer les différentes spécialités de l’Armée de l’air, parce qu’on est suivi constamment par des mécaniciens, des armuriers, tout le petit monde dans lequel on évolue et qui nous suit de manière à préparer nos machines. »
Le pilote chevronné, aux 3 500 heures de vol, confie avoir eu dernièrement une émotion particulière : « On a fait les plages du débarquement de Normandie, le week-end dernier. C’était assez émouvant parce qu’on était logé quasiment dans le même hôtel que les vétérans. Quand vous passez en tricolore sur les plages et que vous savez qu’en dessous, il y a énormément d’émotion, ça vous touche beaucoup. »
La Patrouille de France fera sa démonstration aérienne pendant vingt minutes pour le final du Meaux Airshow, dimanche 10 juillet.