Le Meaux-Airshow se déroulera sur l’aérodrome de Meaux-Esbly, à Isles-lès-Villenoy, dimanche 10 juillet. Patrick Monbrun, président des Ailes du Pays de Meaux, a fait le point sur l’évènement et son organisation avec quatre-vingts avions en démonstration, parmi lesquels figurera la célèbre Patrouille de France, mardi 7 juin.
Le Meaux-Airshow revient pour la première fois depuis 2018. Une invitée d’honneur y fera sensation : la Patrouille de France, dont les huit Alpha Jet feront le final pendant 20 minutes. Patrick Monbrun, l’organisateur, explique : « Il est très compliqué de faire voler la Patrouille de France à proximité de Roissy. Pour qu’elle puisse faire sa démonstration, il faudra que Roissy ferme deux pistes sud. En fermant les pistes, ils n’ont même pas encore assez de place. Idéalement, il aurait fallu fermer tout, ce qui était impossible. La Patrouille, dans certains de ses tableaux, a besoin de s’éloigner, pour se regrouper et venir s’éclater, par exemple. Elle a besoin de beaucoup de profondeur. » Il ajoute : « On a de la chance, on va avoir les trois ambassadeurs de l’Armée de l’air en même temps, la Patrouille de France, le Rafale solo display, la voltige de l’Armée de l’air. Il est rare de les avoir en même temps. » Patrick Monbrun détaille : « Le jeudi, ils arrivent. Ils répètent le vendredi et ils font le show le dimanche. Ils vont décoller du Bourget et vont venir s’entraîner ici. Ils ont pris un créneau de trois quarts d’heure pour reconnaître le site, pour se familiariser. Ensuite, ils font leur entraînement normal puis, ils retournent sur le Bourget pour le debriefing. »
Près de quatre-vingts avions feront le show. Patrick Monbrun ajoute : « Ce qui veut dire quatre-vingts pilotes, mais, en réalité, c’est plus que ça, puisque les pilotes viennent avec leur mécanicien. Sur l’événement côté pilotes et équipages, il va y avoir à peu près cent quatre-vingts personnes. La seule Patrouille de France se déplace à quarante personnes, Le Rafale solo display huit, l’équipe de voltige vient à quatre et les avions civils viennent également avec du monde. Le plus important pour eux, c’est la mécanique. Trois hôtels et demi sont déjà réservés sur le secteur de Meaux, ainsi qu’un hôtel sur le Bourget pour la Patrouille de France. Rien qu’en repas, entre le vendredi et le dimanche soir, j’en suis à mille cinq cents repas à fournir aux pilotes, aux bénévoles. Ce n’est pas anodin du tout et cela ne comprend pas les repas fournis au public, ni aux VIP. Les repas seront fournis pour la plupart par un traiteur local. Il y a une vraie dimension économique à une manifestation aérienne. »
Le budget de l’évènement est d’environ 400 000 euros. L’organisateur déclare : « On les trouve grâce à des partenaires, à commencer par la Région Ile-de-France, le Département de Seine-et-Marne, la communauté d’agglomération du Pays de Meaux, et nos partenaires privés comme Dassault Aviation, le Groupement des industries françaises aéronautiques, Gifas, ou les Saisons de Meaux… Les quelques places de parking que l’on va vendre comptent aussi pour nous. Une grosse partie de la préparation consiste à aller chercher des sponsors, des partenaires, pour pouvoir continuer à offrir l’entrée gratuite. On doit être la seule manifestation de ce type en France, qui fonctionne comme ça. Et on y tient. En 2014, quand on a créé la manifestation, on a voulu l’ouvrir au plus grand nombre. Il faut bien se rendre compte qu’une même manifestation payante, c’est une entrée à trente euros. » Près de trente mille visiteurs sont attendus sur l’aérodrome, dimanche 10 juillet.
L’association Les Ailes du pays de Meaux a été créée en 2014 pour assurer la promotion de l’aérien. Patrick Monbrun revient sur l’histoire du Meaux Airshow : « On est parti juste d’une grande porte ouverte en 2014 avec plusieurs aéro-clubs. Une personne que je connaissais a proposé de faire venir le Rafale. De là, les journées portes ouvertes se sont transformées automatiquement en démonstration aérienne. En fait, en 2014, on ne se rendait pas compte de ce que l’on faisait. Le budget était de cent mille euros. On a nous-mêmes été surpris par le succès de la manifestation. 2022 marque la quatrième manifestation, qui est beaucoup plus étoffée et qui s’est beaucoup plus professionnalisée. »
Patrick Montbrun est le président de l’association, mais aussi le coordinateur du Airshow. Il pilote depuis une vingtaine d’années des Piper ou encore des Cessna. Retraité, il ne ménage pas les heures de travail pour la préparation du meeting : « À chaque meeting, pendant un an, je travaille en moyenne douze heures par jour. C’est comme si c’était un métier. Mais personne ne m’a mis le pistolet sur la tempe. Il faut une année de préparation, parce que la partie aérienne est la plus simple. Le plus compliqué est de trouver les partenaires, d’avoir les bénévoles, de négocier les prix pour continuer à être gratuit. Il faut arriver à avoir une vision globale. Il n’y a pas de grosse différence avec l’organisation d’un concert, il faudra toujours les milliers de mètres de barrières, les WC, les repas… Cependant, il y a la complexité de l’aérien, il y a le risque et on est obligé d’être couvert en matière d’assurances. Il faut aimer les avions, c’est sûr. »
Le thème du quatrième Meaux-Airshow est le groupe de chasse Normandie Niémen, les pilotes envoyés sur le front de l’Est par le général de Gaulle en 1942. Les visiteurs pourront admirer des Yak 3 et pas moins de cent soixante-dix reconstituteurs animeront la journée.