Claude Brun prépare le spectacle historique de Meaux, Les Années Folles, dont l’avant-première a été présentée, vendredi 3 juin. Le bénévole est entré il y a quinze ans dans la troupe qui rassemble cinq cents personnes et ne l’a jamais quittée.
La cathédrale Saint-Etienne et la cour de la cité épiscopale étaient, vendredi soir, en effervescence à quelques heures de la première représentation au public du nouveau spectacle historique, intitulé Les Années folles. L’enceinte cultuelle avait été désacralisée le temps de l’événement et transformée en loge géante où les costumes des figurants étaient posés sur les chaises et où les dernières répétitions de scènes se sont poursuivies.
Claude Brun figure parmi les cinq cents bénévoles mobilisés et il doit être l’un des plus anciens puisqu’il est entré dans dans « l’aventure » il y a quinze ans. Il raconte : « J’ai remplacé un jour un ami qui devait y jouer. Au bout de la quatrième fois, j’ai décidé d’y rester et j’ai obtenu mon nom sur le crochet à costume. » Le bénévole est désormais considéré comme « la mémoire vivante » de l’événement qui célèbre cette année le quarantième anniversaire de sa création.
Claude est devenu membre du bureau de l’Ocam (Office de concertation et d’animation du Pays de Meaux)qui est chargé de la préparation du spectacle. « On gère tous les accessoires et toute l’intendance », explique Claude. Et sa mission a étépour ainsi dire essentielle pour la réussite du spectacle : « J’ai dû référencer informatiquement les sept mille cinq cents costumes. Ils sont désormais tous numérotés et je sais qui doit les porter. » Au total, deux mille cinq cent costumes ont été nécessaires pour le spectacle.
Claude joue également six rôles dans le nouveau spectacle, dont celui du cuisinier du roi Louis XVI lors de son passage à Meaux après son arrestation à Varennes et celui de Bossuet. « Je commence à vieillir, c’est fatiguant mais j’aime ça », ponctue le sexagénaire, meldois depuis quarante-deux ans.
Pierre Corbel, directeur des affaires culturelles de Meaux, aussi le metteur en scène, indique : « Les bénévoles sont originaires du Pays de Meaux mais également de tout l’est parisien. Il y en a même qui viennent de Paris. » Plusieurs répétitions ont permis de coordonnerles comédiens et les techniciens et de faire face aux nombreuses difficultés, dont le fait que le spectacle se joue dans l’obscurité, et pour Claude, le fait de ne pas pouvoir porter de lunettes. Le comédien rappelle : « Il n’y en avait pas à l’époque des Vikings. »
Pour Jérôme Tisserand, adjoint au maire chargé de la culture, les bénévoles sont de « véritables artistes » : « Ils ont voué leur passion à ce spectacle. C’est une famille qui se réunit enfin pour produire le spectacle qui retrace deux mille ans d’histoire de Meaux. »
Le spectacle historique a été créé en 1982 par Charles Beauchart, à l’époque directeur des affaires culturelles. « Ce ne devait être qu’un événement éphémère pour fêter le tricentenaire de l’arrivée de Bossuet à Meaux. Il a désormais une portée nationale », précise Pierre Corbel.
Huit représentations se tiendront jusqu’au samedi 9 juillet.