Le vernissage de l’exposition de Jean Lancry, intitulée « M For Ever », s’est tenu au musée Bossuet de Meaux, samedi 14 mai.
Jean Lancry, artiste au parcours atypique, expose au musée Bossuet. Le peintre est connu à Meaux puisqu’il y a enseigné l’anglais au lycée pendant dix-huit ans avant d’opérer une mutation pour devenir professeur d’arts plastiques à l’université Paris-Panthéon-Sorbonne. Artiste reconnu, il a exposé ses œuvres dans de nombreux pays.
Il joue avec les deux langues qu’il maîtrise parfaitement, le français et l’anglais. Lorsque qu’on lui demande de décoder le titre de l’exposition « M For Ever », il répond : « Ça peut être simple et compliqué, quelque chose qui peut être aussi bien un impératif. C’est aussi l’initiale d’un certain nombre de personnes qui me sont chères et c’est aussi celle de la ville de Meaux où j’ai vécu pendant plus de cinquante ans. J’aime bien que quelque chose soit un peu énigmatique, voire beaucoup, de façon que ça incite à chercher, à aller voir un peu au-delà à chaque fois, voire même l’écart de langage que suppose par exemple le fait de passer du français à l’anglais, de l’impératif « M For Ever » à jamais. Il s’agit d’un phénomène de diglossie. Par ailleurs, j’ai tout le temps continué à faire de la peinture, à faire des expositions et c’est à Meaux que j’ai pu faire la mutation. Le « M » c’est pour mouvement, métamorphose, pour devenir prof d’art-plastique… »
Le vélo est omniprésent dans son œuvre : « Un beau jour je suis tombé, comme par hasard, sur le mot V, E, L, O, et étant donné la diglossie dont je suis atteint, j’y ai vu l’anagramme en français, c’est-à-dire le mot love. Là, je me suis dit, comme Beckett, que tout langage est un écart de langage. »
Jean Lancry aime beaucoup Marcel Duchamp : « Le « M » renvoie à Marcel Duchamp, c’est-à-dire l’un des artistes les plus conceptuels de tout le XXe siècle. Dans cette exposition il n’y a rien de moins que la lutte entre le plus naïf des artistes et le plus roué (rusé, sans scrupules) d’entre eux qui est mise en scène, qui est mis en selle, sur un vélo aussi bien par Marcel Duchamp que par Ferdinand Cheval. »
L’artiste conclut : « Je pense qu’il n’est d’œuvre que dans la rencontre active entre une intention, c’est-à-dire la mienne en tant qu’artiste, et une attention, c’est-à-dire le regardeur qui viendra à l’exposition. »
Jean Lancry viendra au musée Bossuet, mercredi 18 juin, pour une rencontre et un débat avec le public. L’exposition dure jusqu’au 25 septembre.