Anna et ses deux fils cadets ont quitté Kiev, en Ukraine, quelques jours après l’invasion du pays par l’armée russe. Ils résident provisoirement dans la résidence senior à Lagny-sur-Marne. Anna s’est confié à Magjournal, mardi 29 mars.
Anna et ses adolescents sont hébergés avec cinquante-sept autres réfugiés ukrainiens à la résidence La Sérénité, mis à disposition par la ville de Lagny-sur-Marne et la communauté d’agglomération Marne et Gondoire. La résidence, habituellement occupé par des seniors, dispose de vingt-deux appartements tout équipés. Le bâtiment venait juste d’être réhabilité et personne n’y habitait.
Pour les familles, dont la plupart est originaire de Marioupol et de Kiev, l’installation en France est un soulagement après plus de vingt heures de route et pour Anna, dix-huit heures d’attente à la frontière. De l’inquiétude est malgré tout perceptible par leur yeux. Beaucoup ont laissé en Ukraine un mari, des parents trop âgés pour fuir. Dans son portable, Anna a gardé des vidéos des sirènes d’alerte qui résonnent à Kiev, ou encore de la vie en souterrain au moment des bombardements. Le moindre bruit brusque, le moindre flash lumineux lui font peur.
L’installation s’est bien passée. Anna, aidé par des amis pour traduire, raconte : « L’accueil en France est meilleur que dans d’autres pays. On nous a distribué des repas, on nous a apporté des affaires. Des agents de la préfecture sont venus sur place pour nous aider pour faire les pré-inscriptions pour demander des titres de séjours. » Les enfants bénéficient également de cours et peuvent faire du sport en intégrant des clubs de foot et de basket de la commune. Les parents reçoivent des cours de français, une fois par semaine. Tous saluent l’action de la Ville et des habitants.
Un véritable village s’est constitué dans la résidence. Parmi les résidents, on trouve un coiffeur, une infirmière ou encore un plombier. Chacun mettant à profit ses compétences. Anna qui avait des boutiques de décoration, s’est chargée de l’aménagement des chambres. L’action a succédé à la sidération : « Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. » Les résidents tentent de retrouver une vie normale et espèrent que le séjour en France soit le plus court possible, entretenant ainsi l’espoir de retourner en Ukraine.
Anna a pu fuir son pays dès les premiers jours du conflit grâce à l’aide d’un couple d’amis, habitants de Montévrain. Pierre* dont la compagne est ukrainienne devait partir la récupérer en Pologne. Celle-ci s’était rendue dans son pays natal peu de jours avant l’invasion russe. Il explique : « Avec l’aide des habitants du quartier et de Delphine Mairiaux, la propriétaire de la brasserie Le Cercle, je suis parti avec ma voiture remplie de produits de première nécessité. » Anna a été hébergée par le couple dès son arrivée, le 11 mars.
*le prénom a été changé.