Le camp de Roms qui s’était installé sur le territoire de Compans, a disparu, laissant derrière lui un paysage de désolation et de pollution. Magjournal a recueilli les déclarations du maire de la commune, Joël Marion, après l’évacuation, lundi 14 mars.
Devant l’ancien camp de Roms, Joël Marion, explique : « Le camp s’est évacué par lui-même ce week-end, sachant qu’il supportait sept cents à sept cent cinquante personnes au quotidien. Le camp a été installé à partir de septembre 2021, après l’incendie d’un camp de Roms qui se situait en face, sur l’aéroport de Roissy. Malheureusement, ils se sont immédiatement transportés en face et se sont installés à demeure. »
Les conséquences environnementales sont importantes pour la commune, comme le rappelle le maire : « Aujourd’hui, Compans supporte sur deux territoires distincts des tonnes et des tonnes de détritus, de pneus, de matériel en tout genre, certains extrêmement dangereux et posant des nuisances environnementales conséquentes. »
Joël Marion poursuit sur la question de l’humain : « Il n’est pas tolérable de laisser s’installer pendant des mois et des mois, voire des années, des populations en grande difficulté, des femmes, des enfants, des nourrissons, sans que cela n’émeuve de façon durable et importante l’ensemble de nos concitoyens. » Le maire constate : « Nous sommes sous les avions, puisqu’ils survolent le camp, que ce soit au décollage ou à l’atterrissage. Nous devons avoir une politique beaucoup plus rigoureuse en matière de gestion de cette population, une gestion à dimension humaine. Nous devons être en capacité de gérer les populations concernées et, de l’autre côté, de gérer les problématiques qui sont évidemment importantes pour les résidents, les agriculteurs, les industriels qui sont directement touchés par les envahissements de terrains. Cela pose des problèmes économiques importants qui méritent que l’État nous porte une attention beaucoup plus forte et que le législateur soit beaucoup plus rigoureux à ce sujet. »
Le maire souligne d’ailleurs que Compans s’est mobilisée auprès des législateurs : « La commune a écrit à l’ensemble des députés, des présidents de groupes, au Sénat, pour obtenir que, dans le cadre de la réforme de la DGF, les situations particulières des villes comme Compans, qui depuis des années, accueillent pendant de longs mois des populations comme les Roumains, fassent l’objet d’une prise en compte financière de l’État. La réforme doit accompagner les communes comme la notre qui ont cette gestion au quotidien et qui se retrouvent beaucoup trop seules. J’ai fait des propositions, j’espère qu’elles seront entendues. J’ai des retours qui me permettent de le croire. J’attends avec impatience d’être reçu par les différents groupes parlementaires afin d’expliquer ce que nous réclamons à travers la réforme de la DGF. »