Le Colisée, transformé en centre de vaccination contre le covid, accueille les enfants de 5 à 11 ans depuis le début du mois de janvier. Les plus vieux sont évidemment les plus raisonnables face à l’aiguille. Pour certains des plus jeunes, l’idée de la piqûre ne génère aucune peur, mais pour d’autres, c’est l’épouvante, et ils le montrent… Visite au cœur du centre de vaccination, mercredi 12 janvier.
Le hall du Colisée est désormais réservé aux enfants qui viennent se faire vacciner. De petites tables et des chaises assorties attendent les plus jeunes dans le hall où ont été dressés deux barnums, l’un pour le passage au prélèvement sanguin au bout du doigt afin de déterminer une éventuelle contamination passée, et l’autre pour le vaccin. Les petits n’en mènent pas large face à la piqûre. Certains sont même particulièrement opposés à recevoir leur dose, non pas par conviction antivax, on s’en doute, mais à cause de l’aiguille « qui fait peur ».
Jason, un petit Meldois de 8 ans, s’est débattu comme un beau diable face à l’infirmière qui a déployé des trésors de diplomatie et de douceur pour ne pas le brusquer. Finalement, la maman, qui en avait fini avec le test sanguin de la petite sœur, Leïa, 5 ans, est venue en renfort aux côtés du papa et a pris Jason sur ses genoux. La seconde de calme a laissé juste de le temps à Caroline, la gentille infirmière – d’ailleurs elles le sont toutes – de procéder à l’acte, avec une fulgurance déconcertante. Jason ne s’est remis à pleurer qu’une fois s’être aperçu que c’était fini… Quelques courts instants plus tard, il dessinait avec sa sœur et avait déjà oublié la mésaventure.
Caroline explique : « Il y a quelques enfants qui ont très peur et qui ne veulent pas se faire vacciner, mais ils sont beaucoup moins nombreux que ceux qui ne disent rien. Bien sûr, nous ne voulons pas les contraindre mais parfois on doit un peu insister et les parents aident. »
Matéo, 9 ans, venu de Fublaines avec son frère Enzo, 11 ans, n’avait pas sa langue dans sa poche et s’intéressait à ce qui l’entourait. Les deux frères ont eu le covid en septembre en rentrant de vacances. Nicolas le papa, raconte : « Ma femme et moi sommes vaccinés, et les amis avec qui on était aussi et on a été épargnés. Il n’y a que les garçons, qui n’étaient pas vaccinés, qui ont attrapé le virus. Aujourd’hui, on est là pour leur première injection. »
Matéo avouait avoir « un peu peur ». Une fois sur le fauteuil face à delphine, une autre gentille infirmière, la peur l’a tout de même emporté rapidement et il n’a pu contenir de rapides sanglots, aussi vite disparus après la piqûre, qu’apparus.
Le docteur Christian Allard, adjoint au maire chargé de la santé et responsable de toute l’organisation de la vaccination à Meaux, souligne : « On a souhaité que la prise en charge soit faire sur mesure, que les enfants se sentent rassurés au maximum et qu’ils voient bien que les professionnels de santé sont habitués à faire ces gestes avec des enfants. Après le vaccin, ils reçoivent le diplôme du courage et ça en fait des conquérants du Covid-19 qui s’ajoutent aux 235 000 vaccinés ici depuis un an. Les plages de rendez-vous sont vite remplies. Actuellement c’est plein jusqu’à la fin du mois. Les parents ont compris qu’il était très important de vacciner aussi les enfants, même si souvent ils n’expriment pas la maladie. »
Le 12 janvier, trois cents enfants avaient été vaccinés au Colisée.
Les adultes continuent de se faire vacciner au même endroit, au boulodrome, dans le prolongement de la grande salle.