A Mitry-Mory, les actions en faveur de l’environnement occupent une place importante. Chaque année, une partie du budget leur est consacrée. Le maire fait le lien entre la cause environnementale locale à mener et les situations sociales des habitants. Au mois de novembre, elle avait fait le déplacement à Glasgow, en Ecosse, pour la Cop 26. Rencontre mercredi 15 décembre.
Magjournal : Pourquoi avez-vous accepté de vous rendre à la Cop 26 ?
Charlotte Blandiot-Faride : Il ne s’agit pas seulement de ce qu’on peut faire à l’échelle mondiale, mais aussi au niveau local. Dans la Cop 26, il y a la rencontre des chefs d’Etats, qui est la Cop officielle, et en parallèle, beaucoup d’institutions qui créent des moyens d’échanger avec les pays du monde entier. On a pris conscience depuis longtemps que les enjeux environnementaux étaient d’une importance capitale pour construire le monde d’aujourd’hui et surtout celui de demain. Pour le maire que je suis, il est essentiel de savoir comment on peut participer à la réduction des émissions de carbone et à la limitation du réchauffement climatique. C’est un véritable enjeu car on constate qu’on subit des catastrophes, y compris dans notre secteur, comme les inondations avec des pluies diluviennes qui autrefois survenaient une fois par décennie, et maintenant arrivent plusieurs fois dans l’année.
Notre équipe municipale réfléchit déjà depuis longtemps à la manière dont nous pouvons répondre à ces enjeux et même aller un cran plus loin, même si les solutions ne peuvent pas être réduites aux collectivités ni même aux individus. Si par exemple des habitants sont dans une situation précaire, vivent dans un ‘mauvais logement, ‘une passoire thermique’, c’est bien beau de leur dire qu’il faut faire des économies d’énergie mais leurs premières préoccupations sont d’abord celles de se nourrir, de boucler les fins de mois, et se chauffer. Il y a forcément une corrélation entre le social et l’environnemental. Il faut pouvoir se donner les moyens de faire de l’écologie.
Magjournal : Quelles sont les actions locales que vous visez ?
D’abord, la rénovation thermique des bâtiments est un point crucial. C’est vrai par exemple sur la future école Elsa-triolet qu’on va construire à Mitry. On ne regarde plus seulement les espaces dont on a besoin mais également le mode de chauffage, ou comment avoir moins chaud à l’intérieur en été, si on met des toits terrasses végétalisés, des panneaux photovoltaïques, mais aussi concernant ceux-ci, comment on les recycle…J’ai remarqué que de plus en plus, nous avons des pics de chaleur, parfois très courts mais très chauds, en été mais aussi à d’autres moments. A Mitry, nous souhaitons recréer à l’extérieur des îlots de fraîcheur, la meilleure étant celle donnée par les arbres, tout simplement. Aujourd’hui, il faut revenir à la plantation d’arbres massivement et trouver d’autres solutions pour les problèmes engendrés par exemple par les racines qui défoncent les routes ou les cours d’école…
Les déplacements et transports sont un autre point essentiel. On ne peut pas rester à domicile tout le temps et le maillage des transports en commun doit être développé, rendu plus efficace. On doit orienter aussi au maximum vers les liaisons douces, ce qui est en train d’évoluer à Mitry. Nous avons déjà mis des choses en place comme les pistes cyclables, qui ne sont d’ailleurs pas finies. Cependant, il faut sécuriser les trajets pour certaines parties. Mais ce sont des investissements lourds, d’autant que les gouvernements successifs ont fait les poches des collectivités. Moyennant quoi nous devons faire des choix au moment du montage des budgets de la commune.