Saint-Soupplets est située à vingt kilomètres de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle. Stéphane Devauchelle, le maire de la commune et vice-président du Pays de Meaux (CAPM) délégué aux relations avec les zones aéroportuaires de Paris CDG, Le Bourget et le Grand Roissy, a fait le point, vendredi 19 novembre, sur l’impact, positif autant que négatif, de la proximité de la « locomotive économique », comme il appelle la plateforme géante.
L’aéroport est proche de la commune et apporte son lot de nuisances environnementales. Celles-ci sont principalement sonores. Les quatre-cinquièmes de Saint-Soupplets sont en zone C du Plan d’exposition au bruit (PEB). La ville est considérée comme dans une zone de bruit modéré. L’urbanisme y est contraint par des restrictions sur les nouvelles constructions. Le reste du territoire communal est en zone D : toutes les constructions y sont autorisées, mais doivent être insonorisées. Or, le Plan de gêne sonore (PEG), qui permet de bénéficier d’une aide à l’insonorisation, l’isolation acoustique des logements, n’est pas sur le même périmètre que le PEB : il ne couvre pas la zone D. Les frais d’insonorisation y sont à la charge des propriétaires. « Une discussion avec le préfet porte actuellement sur l’alignement des deux périmètres », indique Stéphane Devauchelle.
Ce dernier siège à la commission consultative de l’environnement de l’aéroport (CCE) avec Régis Sarazin, le maire de Nanteuil-lès-Meaux. La commission, présidée par le préfet du Val-d’Oise, réunit les représentants des professions aéronautiques, des collectivités territoriales et associations de riverains de l’aéroport. Elle est consultée sur les questions concernant l’aménagement de l’aéroport ou son exploitation quand il pourrait y avoir des conséquences environnementales, des nuisances. Le maire commente : « Le 7 décembre, la CCE travaillera sur la révision du plan de prévention du bruit dans l’environnement. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre les activités aéronautiques, le développement aéroportuaire et l’environnement des territoires proches. »
L’objectif de Stéphane Devauchelle est clair : « Trouver pour Saint-Soupplets un équilibre entre la chance d’avoir la proximité aéroportuaire et le bien-être des administrés. »
Il explique : « Être à proximité de la zone aéroportuaire apporte des avantages au territoire, en particulier en matière de retombées économiques, entre la fiscalité, la dynamique de l’emploi – deux cents habitants de la commune travaillent sur la zone aéroportuaire – mais aussi le tourisme… Le dynamisme se trouve, par exemple, dans la formation grâce au pôle Georges-Guynemer, pour la formation des métiers aériens du Pays de Meaux. La CAPM est force de proposition sous l’impulsion de Jean-François Copé, son président, et a poussé à la création du Roissy Meaux Aéropôle, réunissant la CAPM, le Pays de l’Ourcq, Plaine et Monts de France et Roissy Pays de France, toutes quatre impactées par ll’aéroport. En ce qui concerne le tourisme, nous avons des sites intéressant à promouvoir pour les passagers en correspondance longue à Paris CDG, comme le musée de la Grande Guerre ou le patrimoine vert du Pays de l’Ourcq. »
Le maire enchaîne : « Le revers de la médaille, ce sont les nuisances sonores ou encore les problématiques de transport que les élus s’efforcent de résoudre. Sur les quatre pistes de Paris CDG, le doublé nord est celui qui a des répercussions directes sur Saint-Soupplets, aux décollages ou atterrissages, selon le vent. »
S’il relève les inconvénients sur les transports, entre routes saturées et horaires décalés, il ajoute : « Il faut des moyens de transports dédiés ou adéquats. La chance à Saint-Soupplets, c’est que nous bénéficions du système Fileo de transport à la demande qui peut être déclenché par les salariés qui ont des horaires décalés. Nous avons aussi une ligne de bus pilotée par le Département, le ‘Seine-et-Marne express’ qui dessert Saint-Soupplets jusqu’à la zone aéroportuaire. Ce sont deux outils très importants qui permettent aux salariés d’accéder à leur lieu de travail. »