Pour débroussailler les talus des voies ferrées, la SNCF fait intervenir des moutons. C’est le cas à Trilport où les ovins sont arrivés vendredi 15 octobre.
À Trilport, pour débroussailler les talus des voies ferrées, la SNCF fait appel à des moutons. Les talus doivent être nettoyés régulièrement et certaines espèces végétales, comme le robinier, sont particulièrement envahissantes. Le débroussaillage par les moutons s’avère plus efficace que par l’homme.
Le débroussaillage traditionnel se fait soit mécaniquement, soit avec des produits phytosanitaires. L’utilisation de moutons s’avère évidemment moins polluante et, par ailleurs, les moutons très voraces peuvent se mouvoir facilement sur les talus très pentus où l’homme éprouve de la difficulté à se déplacer.
Les moutons de race limousine qui œuvrent à Trilport proviennent de l’élevage EcoBrie à Méry-sur-Marne. Aurélien, l’éleveur, explique : « Je n’utilise pas de moutons d’Ouessant car à la base je suis éleveur, je ne suis pas une société d’éco-pâturage. La race limousineest très rustique, ce qui me permet d’avoir toute l’année des agneaux à vendre. Quand je fais mes prix, je compte mon temps et mes kilomètres, mais je ne loue pas mes moutons. » Pour la surface de 2,2 ha àtraiter, avec une végétation très dense, Aurélien a déposé le matin quatorze brebis et quatorze autres l’après-midi. En fonction de l’évolution, il proposera d’en déposer d’autres la semaine suivante.
Les ovins restent sur place tant qu’il y a à manger. Quand ils repartent, ils regagnent soit l’élevage, soit un autre site. La SNCF a proposé plusieurs sites à désherber, à Trilport, à Vaires-sur-Marne et prochainement à Mortcerf.
Sophie, responsable de l’entretien des talus à la SNCF, explique : « Il y a énormément d’espèces envahissantes exotiques, comme ici le robinier qui est très problématique avec des pousses de quatre mètres. Un entretien mécanique, même en passant deux fois par an, n’est pas suffisant et, pour éviter les produits phytosanitaires, on se dirige vers un nettoyage par les moutons. »
Flora, qui a fait un mémoire sur le projet, indique : « Outre l’état du talus, il faut que la terre ne soit pas trop fragile et que le passage des moutons ne la fasse pas s’écrouler. On choisit des zones assez pentues où l’entretien humain coûte plus cher que sur le plat, et où il y a des espèces végétales envahissantes. Il faut aussi tenir compte de la possibilité de mettre en place une clôture. Également l’environnement est important la présence de moutons étant plus facile à s’accorder avec un environnement forestier ou campagnard où elle est moins dérangeante pour la faune. »
Au niveau du coût, le débroussaillage par les ovins coûte plus cher au départ mais, sur le plus long terme, il peut s’avérer plus intéressant car il existe des aides de l’Agence de l’eau puisque l’absence de produits phytosanitaires fait que l’eau est moins polluée. La SNCF estime que l’opération est rentable.