Des salariés se sont réunis devant le siège d’Equalis à Mareuil-lès-Meaux, lundi 27 septembre, pour manifester contre « le train de vie » du directeur général et les pratiques managériales de l’association.
Le directeur général perçoit un salaire mensuel de plus de 11 000 euros, dispose d’un véhicule de fonction « haut de gamme », une Audi Q7 dont le leasing coûte 2 097 euros par mois, et perçoit une indemnité de logement mensuelle de 533 euros. Son train de vie écœure les salariés dont certains ont un salaire inférieur à 800 euros par mois. La situation a interpellé la justice et le parquet a récemment ouvert une enquête pour « abus de confiance ». L’association précise : « Le directeur général perçoit la rémunération d’un cadre dirigeant de haut niveau à la longue expérience. Il est à la tête d’un ensemble de près de mille salariés, de plus de soixante-dix sites, avec plus de 80 millions d’euros de budget. » Sept autres membres de la direction touchent des salaires allant de 94 000 à 130 000 euros bruts annuels, et dix directeurs adjoints bénéficient d’une voiture de fonction.
Equalis est une association qui vient en aide aux sans domicile fixe, aux femmes battues, aux migrants, et gère le 115. Son siège social se trouve à Mareuil mais elle a soixante-dix établissements en Seine-et-Marne et dans toute l’Île-de-France (sauf le Val-d’Oise), ainsi que dans l’Oise et le Loiret. Son budget global est de 83 millions d’euros et elle emploie plus de mille salariés, à temps complet ou partiel.
Inquiétude pour l’avenir des financements publics
Les pratiques, si elles sont réprouvées par les employés, semblent cependant légales,d’après un rapport du cabinet d’audit Price Waterhouse Coopers. Cependant, Equalis est entièrement financée par des fonds publics, provenant pour la plus grosse partie, de l’État, de la Région et du Département.
Un délégué CGT déclare : « Beaucoup de salariés ont pris un coup moral mais ça n’affecte pas, pour l’instant la qualité du service. Nous sommes surtout inquiets quant au financement futur. Que feront les financeurs qui n’auraient plus confiance en l’association ? »
Des pratiques de production et de marchandisation
Les salariés se plaignent également des pratiques managériales de l’entreprise. Il y a actuellement des « 115 » des Yvelines et du 77 qui sont sous-traités à des entreprises de vigiles, alors que l’activité requiert des travailleurs sociaux. De plus, le 115 est une délégation de service public et la sous-traitance relève d’une pratique de production et de marchandisation du secteur. Les représentants des salariés commentent : « Quand on pose la question, on nous répond que nous avons l’aval de la préfecture. On ressent un mal-être général des salariés. Equalis en est à son troisième directeur des ressources humaines. Nous réclamons le départ du directeur et de la présidente du conseil d’administration pour restaurer la confiance avec les financeurs et aussi avec nous. » Dans certains services, le turn-over dépasse les 20 à 30 %. L’association affirme : « Nous conservons toute notre confiance au directeur général, au parcours et à l’expérience incontournables. »
Equalis est née de la fusion de deux associations en 2020 : la Rose des Vents en Seine-et-Marne et ACR dans les Yvelines.